Anglicisme ou mondialisme oblige : on qualifie aujourd’hui d’addicted une personne qui est
dépendante. Jeanne Susplugas, qui cultive volontiers dérision et éblouissement, a réalisé une œuvre lumineuse à partir d’une guirlande électrique faite de l’inscription de ce seul mot. Addicted irradie l’espace, s’affichant comme un leitmotiv tout à la fois douloureux et merveilleux. Pour l’essentiel, l’œuvre de cette jeune artiste, née à Montpellier il y a trente-deux ans, s’organise autour de ce concept de dépendance, considéré dans toutes ses acceptions.
Dessins, photos, installations, vidéos, l’art de Susplugas vise à interpeller notre culture médicamenteuse. S’appuyant sur le constat d’une soumission qui règle par trop notre quotidien, il
reprend à son compte diverses situations banalisées, comme il en est de cette troublante et fascinante projection diapositive de plus de 150 portraits de gens avec une pilule dans la bouche.
Sur un autre mode, la Box House que Jeanne Susplugas s’est inventée et qu’elle réactive d’une exposition l’autre, fonctionne comme métaphore à l’extrême de cette dépendance. Le visiteur qui est invité à y pénétrer s’y trouve ainsi en lieu et place de ce qu’ordinairement il ingurgite. Ce brutal renversement de statut est à l’image de la violence infuse de cette œuvre.
« Jeanne Susplugas. Expiration date », Centre d’art Passages, 9, rue Jeanne d’Arc, Troyes (10), tél. 03 25 73 28 27, jusqu’au 27 avril 2007.
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Jeanne Susplugas
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°589 du 1 mars 2007, avec le titre suivant : Jeanne Susplugas