Cadrage rapproché, perspectives illimitées, la vue sur Central Park est vertigineuse. Mais à cette structure soignée qui convainc l’œil extérieur, Jean-Baptiste Sécheret, représenté par la Galerie Jacques Elbaz à Paris, ajoute sa sensibilité de poète des formes qui séduit le regard intérieur.
Au cœur de cette « peinture composée », comme il l’appelle, il dépose beaucoup d’émotion. Inexorablement, celle-ci envahit les paysages qui constituent le thème unique de cette exposition. Que ce soit dans la campagne italienne, en montagne, au bord de la mer, en ville, il peint le décor contemporain en se souvenant des leçons des anciens. Sa liberté d’approche lui évite un réalisme surfait pour préserver une nature radiante et authentique. Le visiteur se trouve ainsi devant des vedute du mont Jovet, de Malte, de Manhattan, de la Grande Arche ou de la plage de Trouville au moment où la lumière en révèle l’essentiel, c’est-à-dire l’essence même des lieux. Les tons mats et assombris qu’il privilégie donnent aux motifs des dimensions insondables. L’absence voulue de personnage accroît l’impression d’étrangeté. Cet artiste qui aime innover se plaît en plus à décorer à l’aquarelle d’anciens registres de comptes datant du XVIIIe siècle qu’il déniche ici ou là. Sur les vieilles pages de pur papier chiffon, une tour moderne, la silhouette de Notre-Dame de Paris, une passerelle métallique de chemin de fer voisinent avec des écritures penchées et des chiffres presque effacés. Les volumes exposés montrent ces confrontations au-delà du temps. Un plaisir !
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Jean-Baptiste Sécheret ou l’essence des paysages
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Abonnez-vous dès 1 €Musée d’art et d’histoire Louis-Senlecq, 31, Grande-Rue, L’Isle-Adam (95), www.musee.ville-isle-adam.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°676 du 1 février 2015, avec le titre suivant : Jean-Baptiste Sécheret ou l’essence des paysages