Jardin de papier

Aménagés en 1668 par Louis XIV, ces jardins confiés à Michel Le Bouteux, neveu de Le Nôtre, accueille des essences essentiellement odorifères dégageant des senteurs si fortes que, rapporte le duc de Saint-Simon, « personne ne put tenir dans les jardins ».

Achetées en Europe, bientôt rapportées d’Orient, les fleurs étaient acclimatées, cultivées et plantées avec leurs pots afin d’être changées tous les quinze jours. Sous Louis XV, le Trianon devient un lieu d’études horticoles où le jardinier-fleuriste Claude Richard parvient à rassembler une collection de plus de quatre mille espèces parmi les plus rares et les plus lointaines. Pour l’étude et la mémoire, celles-ci sont dessinées sur vélin par les peintres ordinaires du roi pour la miniature rassemblée dans des portefeuilles.

Cet ensemble est conservé depuis 1793 au Museum d’histoire naturelle qui présente exceptionnellement, eu égard à la fragilité du support, trois séries de quinze vélins pendant le temps de l’exposition dans l’ancien cabinet des parfums. Initiée par Gaston d’Orléans en 1631, la collection a été enrichie jusqu’à la fin du XIXe siècle pour atteindre sept mille pièces avant d’être suppléée par une collection photographique moderne. Ne pouvant être que trop rarement exposée – sa dernière présentation au public datant de 1926 –, elle fait l’objet d’une nouvelle campagne de numérisation qui reflétera au mieux la finesse et la précision du trait de ces générations de peintres en miniature.