Fidèle à l’un de ses médiums de prédilection, Jan Fabre a inauguré son exposition lyonnaise par une performance au vélodrome du parc de la Tête d’or. L’artiste flamand excelle dans l’art de ne pas passer inaperçu, quitte à en faire un poil trop – on se rappelle son très controversé « lancer de chats ».
C’est donc en présence des anciennes gloires du cyclisme des années 1960-1970 – son compatriote Eddy Merckx et le Français Raymond Poulidor – qu’il a grimpé sur un vélo dans une Tentative de ne pas battre le record du monde […] (comme l’énonce un titre à rallonge). Soit une heure de course un peu poussive devant une foule conquise à l’avance et un parterre de journalistes. Au moment du ravitaillement, il mordait dans une escalope crue – clin d’œil à ses fameuses « pièces de viande » dévorées par des coléoptères, autant qu’au surnom de Merckx : le Cannibale. Filmée en direct, la nouvelle création a rejoint, depuis, la collection du Musée d’art contemporain de Lyon, dans le cadre d’une rétrospective des actions et performances de l’artiste – de 1976 à aujourd’hui. Conçue originellement pour le MAXXI de Rome – avec la collaboration de l’illustre critique d’art Germano Celant –, l’exposition « Stigmata » défie l’exercice de l’exposition lui-même. Comment exhiber la performance ? Tel serait son véritable enjeu, d’après le directeur du musée, Thierry Raspail. Au Mac, les immuables socles sont remplacés par des tables en verre en une tentative de dématérialiser la scénographie. Y sont présentés ce que l’artiste nomme les « modèles de pensée » : croquis, objets utilisés lors des performances – l’armure au profil de mante religieuse de Sanguis/Mantis –, dessins (au sang et/ou au rouge à lèvres) et photos. Sur les murs, des écrans – difficile de faire sans – diffusent les archives audiovisuelles. Si « la table est une scène » (dixit Jan Fabre), le processus créatif joue ici le premier rôle. À la clé ? Ni révolution muséographique ni miracle capable de ressusciter l’instant unique du live. Mais une sorte d’étrange réseau hyperconnecté qui brouille les frontières entre les médiums, métamorphose les costumes en sculptures et le making-off de l’œuvre en œuvre nouvelle.
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Jan Fabre passe à l’action au mac
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Abonnez-vous dès 1 €Musée d’art contemporain, cité internationale, 81, quai Charles-de-Gaulle, Lyon (69), www.mac-lyon.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°695 du 1 novembre 2016, avec le titre suivant : Jan Fabre passe à l’action au mac