Le musée de l’Annonciade de Saint-Tropez, dont les collections s’inscrivent dans le xixe et le début du XXe siècle, n’hésite pas à faire des incursions dans la seconde partie du siècle dernier. Ainsi en est-il de cette exposition sur les artistes sud-américains et l’art abstrait.
Joaquim Torres Garcia (1874-1949), né à Montevideo, fonde en 1930 avec Michel Seuphor le mouvement parisien Cercle et carré qui préconise une abstraction géométrique rigoureuse. De retour en Uruguay, Torres Garcia crée l’Association d’art constructif et répand très largement auprès des jeunes artistes sud-américains les questionnements des avant-gardes européennes et les outils d’une réflexion analytique et critique.
Les années 1950 voient se développer en Europe et aux États-Unis des recherches autour des phénomènes optiques et du mouvement, réel ou virtuel. De nombreux artistes originaires d’Amérique du Sud jouent un rôle important dans le développement de l’« art cinétique », s’appropriant de nouveaux matériaux : plexiglas, aluminium, lumière artificielle, moteurs électriques, etc.
Julio Le Parc, né en 1928 à Mendoza (Argentine), participe, en 1960 à Paris, à la création du Groupe de recherche d’art visuel (GRAV). Le projet est ambitieux : « faire sortir le spectateur de sa dépendance apathique qui lui fait accepter d’une façon passive, non seulement ce qu’on lui impose comme art, mais tout un système de vie ». La transparence des matériaux, des dispositifs mobiles souvent caractérisés par une grande économie de moyens, permet d’imaginer de « nouvelles situations visuelles ».
D’autres artistes latino-américains, tel Jesús Rafael Soto (1923-2005), vénézuélien, ou Hugo Demarco (1932-1995), né en Argentine, s’approprient également de nouveaux médias jusque-là exclus de la tradition des beaux-arts, avec la volonté de favoriser des relations toujours plus directes entre l’œuvre et le public.
Cette exposition permet de mieux mesurer l’importance de nombreux artistes nés en Amérique latine dans le développement de l’abstraction géométrique et du cinétisme au XXe siècle.
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Incursion tropézienne dans le XXe siècle latino-américain
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°602 du 1 mai 2008, avec le titre suivant : Incursion tropézienne dans le XXe siècle latino-américain