Images et nouvelles technologies

Pour les organisateurs du festival Exit à Créteil, ce nouvel usage du 7e art est l’indice d’une relation de plus en plus personnalisée à l’image animée – relation qui se joue aussi bien dans l’exhibition de soi sur YouTube que dans le peer-to-peer. À travers une trentaine d’œuvres nées dans le champ des arts numériques (projections, installations…), l’exposition « Home Cinema » balaie le champ ouvert par les nouvelles technologies en matière de production et de consommation d’images et questionne la façon dont l’aléatoire, l’échantillonnage, le génératif, l’interactif ou la 3D viennent enrichir, augmenter, sinon renouveler l’expérience cinématographique. On y découvre que les procédés propres à l’art numérique permettent notamment de multiplier les points de vue (parfois jusqu’à l’épuisement du regard, comme dans Fractal Film d’Antoine Schmitt et Delphine Doukhan), de superposer les références cinématographiques (chez Lauren Moffatt, Émilie Brout et Maxime Marion) ou d’hybrider le cinéma à d’autres usages des écrans (le jeu vidéo chez Émilie Brout et Maxime Marion ou Balthazar Auxietre, les caméras de CCTV chez Bertrand Planes). Ils offrent aussi d’enrichir nos perceptions (l’ouïe chez Holger Förterer, le toucher chez Thierry Fournier) ou encore de matérialiser l’image filmique (devenue tissage dans Antidote d’Evangelia Kranioti), plaidant pour un cinéma élargi à tous les sens et capable de solliciter la pleine participation du spectateur.