Support d’une réflexion à la fois philosophique, morale, sociale et esthétique, le thème des ruines marque profondément la sensibilité de la deuxième moitié du XVIIIe siècle.
Le culte de l’antique, réactivé par le théoricien Winckelmann et par les grandes découvertes archéologiques de Pompéi, Herculanum et Paestum est dominant à Rome et se propage bientôt dans toute l’Europe. Hubert Robert (1733-1808), qui séjourne dans la ville Éternelle de 1755 à 1765, s’imprègne de cette culture et des thèmes développés par des artistes tels que Panini ou Piranèse : paysages de ruines, caprices architecturaux mêlant ruines, édifices modernes, scènes de genre et nature. Mais il apporte une contribution très personnelle à cette thématique. Le « sentiment de la nature » cher à Rousseau colore en profondeur ses visions fictives d’un monde où passé et présent s’enchevêtrent avec la plus grande vraissemblance. L’artiste connaît un succès considérable.
À Paris, « il était de mode et très magnifique de faire peindre son salon par Robert », mais aussi en Russie, où il n’est pourtant jamais allé. Par l’intermédiaire du comte Stroganov connu à Rome, il entre en contact avec la famille impériale et la cour qui ne cesseront de lui passer des commandes, notamment de grands décors, plus de 150 œuvres en tout.
À Saint-Pétersbourg, son influence se ressent jusque dans l’aménagement des grands parcs parsemés de fabriques comme Tsarskoïe Selo.
Le Musée de Valence, le plus riche en œuvres de Robert après l’Ermitage, accueille une cinquantaine de ces œuvres qui n’avaient plus été revues en France depuis leur création.
VALENCE, Musée de Valence, jusqu’au 3 octobre.
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Hubert des ruines
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°508 du 1 juillet 1999, avec le titre suivant : Hubert des ruines