À première vue, on pourrait penser qu’il n’y a rien. Du moins qu’il n’y a pas vraiment d’exposition, sinon qu’elle est en cours de construction.
C’est justement ces deux qualités-là qui fondent la démarche de Gyan Panchal : le peu et le devenir, et c’est entre ces deux termes que l’artiste organise toutes sortes de rencontres, pour ce que ce mot lui est essentiel. Il y a tout d’abord celle qu’il fait lui-même avec les objets, sur les modes du glanage et de la collecte, ensuite celle avec un lieu dans lequel il va importer ceux-ci en les modifiant légèrement et, enfin, celle avec le regardeur, qu’il invite à fouiller les objets transformés sous tous leurs angles et à découvrir leur potentiel sensible et poétique. L’art de Gyan Panchal procède d’une économie de moyens dont la mise en œuvre est inversement proportionnelle à ce qu’il est à même de suggérer, d’instruire et d’évoquer. Invité à occuper le niveau supérieur du château de Rochechouart dont le jeu de poutres lui confère l’allure d’une carène inversée, l’artiste a choisi d’y disperser un petit nombre de pièces sur lesquelles joue la lumière filtrée à travers les éléments de poutraison. Silo, bouée, planche, canoë, etc., ce sont là différents objets fragmentaires que Panchal a réinvestis en recouvrement ou en soustraction de matières. Posés, accrochés ou suspendus, ils déterminent comme une chorégraphie de l’espace dans lequel le visiteur se prend à déambuler en toute légèreté. En des temps volontiers tapageurs, la démarche de l’artiste est un modèle de discrétion qui relève par ailleurs d’une réflexion sur les rapports entre l’homme et son environnement.
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Gyan Panchal, éloge du peu
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°707 du 1 décembre 2017, avec le titre suivant : Gyan Panchal, éloge du peu