Oubliez les visions cauchemardesques de Francisco de Goya. Place à ses portraits ! Le peintre espagnol commence sur le tard, à l’âge de 37 ans, à peindre l’aristocratie, la cour espagnole ainsi que ses proches et ses amis.
Une de ses premières grandes commandes vient du comte de Floridablanca, secrétaire d’État de Charles III, peint en 1783. Avec l’accession au trône de ce roi en 1759, une nouvelle génération d’hommes d’État fait appel pour ses portraits à Goya, dont la réputation est grandissante, au point d’être nommé peintre du roi en 1786. La National Gallery a réuni près de soixante-dix de ses œuvres dans les salles d’exposition temporaire au sous-sol. Il faut pouvoir s’approcher des tableaux pour capter le génie de Goya dans ces portraits aux poses classiques, voire rigides lorsqu’il s’agit de la cour. Le portrait représentant le duc d’Osuna est un bon exemple de la capacité du peintre à capter l’intériorité de son modèle et à rendre vivant l’ensemble. Ses yeux brillants sont remplis de vigueur et sa veste d’un gris moiré est traitée par des effets de lumière vibrants. En face, la vie apparaît dans les trois chats qui regardent avec envie la pie en cage tenue par le fils du comte d’Altamira, Manuel Osorio Manrique de Zuñiga. Parmi les trois portraits du musée anglais, il manque cependant le fleuron de la collection, dont l’attribution a été remise en cause à l’occasion de la préparation de cette exposition. C’est parfois le cas quand les tableaux d’un même maître sont réunis. Le portrait de Doña Isabel de Porcel n’a pas soutenu la comparaison, ce que corroborent les analyses techniques et les études sur sa provenance, dont les résultats ne sont pas concluants. Le nom de son auteur véritable reste toutefois un mystère.
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Goya en portraitiste
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Abonnez-vous dès 1 €The National Gallery, Trafalgar Square, Londres (Grande-Bretagne), www.nationalgallery.org.uk
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°686 du 1 janvier 2016, avec le titre suivant : Goya en portraitiste