Giovanni Boldini enchante le Petit Palais

 » Ce hit du Paris de 1900 semble presque avoir été écrit pour accompagner les tableaux de Boldini, qui a su mieux qu’aucun autre croquer l’engouement pour le luxe de ses contemporains. Allergiques au taffetas, aux robes rose bonbon et aux trucs en plume, passez votre chemin. Car c’est une véritable débauche de tenues de soirée et de coquettes que nous offre le Petit Palais, dans une exposition étourdissante qui joue la carte du dialogue entre toiles et falbalas. Chroniqueur mondain par excellence, l’Italien a en effet immortalisé le Tout-Paris dans des portraits inimitables qui ont durablement façonné l’archétype de la Parisienne. Rapidement devenu l’artiste que tout le monde s’arrache, Boldini a aussi su forger un style éminemment personnel. Si le peintre est prisé pour ses talents pour brosser fidèlement les tenues les plus chics, ses tableaux virtuoses sont surtout recherchés pour son style incomparable. Le peintre invente en effet un canon inédit représentant des silhouettes interminables dont la perfection tranche avec la liberté de la touche. Explosion de couleurs, ses portraits sont de véritables feux d’artifice, mais aussi, plus surprenant, des toiles à la teneur parfois expérimentale. Plus moderne qu’il n’y paraît, Boldini flirte en effet avec les audaces des avant-gardes afin de capturer l’effervescence de la vie moderne. À y regarder de plus près, certains coups de pinceau annoncent ainsi l’énergie débridée des futuristes.