Il y a quelque chose d’une joyeuse impertinence dans le travail de Gilbert & George, dans leur façon de rudoyer les codes et les valeurs, qui ravit chaque fois le regard.
D’autant qu’elle n’est jamais de l’ordre d’une provocation gratuite mais le vecteur d’une puissante réflexion sur le monde, ses heurs et ses malheurs, ses travers et ses dérives, tout comme ses enchantements. La série des « Jack Freak Pictures », qu’accueille cet hiver le Palais des beaux-arts de Bruxelles, ne compte pas moins de cent cinquante-trois pièces. Comme le laisse entendre son titre, elle s’articule autour d’une main courante qui n’est autre que le symbole de l’Union Jack, le drapeau britannique.
Fidèles à leur manière, les deux acolytes se sont mis en scène dans des compositions hautement colorées aux décors chargés de références : médailles, amulettes, plan de Londres, murs de brique, etc. Tantôt ils apparaissent photographiés dans leur représentation figurative normale, tantôt ils se transforment en véritables « porte-drapeaux », voire en danseurs aux allures de robots ou de marionnettes. Dans tous les cas, ils participent à développer les thèmes qui leur sont chers, passant allègrement de la sexualité à la mort, de la religion à la vie de la cité, de l’espoir aux conflits raciaux, etc. Sous le couvert d’un art fondé sur la parade et l’hybride, Gilbert & George nous livrent un lot d’images qui ne peuvent pas nous laisser indifférents ; aussi de leur seule fréquentation visuelle, on ne sort jamais indemne et c’est tant mieux !
« Gilbert & George. Jack Freak Picture »,
Palais des beaux-arts, rue Ravenstein, 23, Bruxelles (Belgique), www.bozar.be, jusqu’au 30 janvier 2011
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Gilbert & George : so british !
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°631 du 1 janvier 2011, avec le titre suivant : Gilbert & George : so british !