Genèse et postérité du Nez

Trois plâtres et deux bronzes y sont présentés, aux côtés d’autres sculptures et de nombreux dessins et archives, témoignant de la genèse et des évolutions de cette œuvre. Représentant une tête au nez extrêmement long dépassant de la cage qui la contient, cette dernière fascine depuis plusieurs décennies. Énigmatique, dégageant une violence latente, elle ouvre à la projection d’imaginaires et de fantasmes divers chez qui l’observe. « Œuvre de la démesure » selon les termes d’Hugo Daniels, Le Nez fait référence à la célèbre histoire de Pinocchio, mais également aux masques – de carnaval, de Nouvelle-Guinée ou à ceux que les médecins portaient au XVIIe siècle au temps de la peste. Quatre pièces d’artistes contemporains viennent enrichir l’exposition. Entrant en écho, elles révèlent l’influence et la postérité d’Alberto Giacometti (1901-1966). On y trouve notamment un savoureux face-à-face entre une petite sculpture d’Annette Messager (née en 1943) et un plâtre de 1947, ainsi qu’une installation d’Ange Leccia (né en 1952), qui joue des reflets d’un bronze. Rui Chafes (né en 1966), quant à lui, a réalisé autour d’une petite version en plâtre un très grand masque de fer qui étire à l’extrême la protubérance. Savamment présentée dans l’espace, cette œuvre, qui accentue le potentiel violent et la charge érotique de la sculpture de Giacometti, passe au travers d’une vitre laissée ouverte pour l’occasion.