French latitude

L’édition 2009 – la cinquième – renouvelle sérieusement son paysage : nouvelle génération, nouveaux noms et nouveaux relais de galeristes pour une poignée d’artistes travaillant temporalités et conditions d’apparition de l’image avec une sécheresse et une poésie communes.
   
    À l’exemple de Laurent Montaron, qui superpose temps de diffusion et temps du récit, projetant derrière une vitre le film en 16 mm d’un minuscule cœur de poisson posé sur la paume d’une main. Si la pellicule s’érode à mesure que l’exposition avance dans le temps, le cœur, lui, bat en boucle.
   
    Projection et collusion de temps bis, avec la belle série photographique de Dove Allouche, pisteur délicat de lieux chargés de références. Cette fois c’est dans un paysage estonien qu’il est allé relever les plans filmés en 1979 par Tarkovski pour son Stalker. Qu’il s’agisse des images explosives ou spectaculaires sélectionnées par Pierre-Olivier Arnaud, basculées en sous-régime gris dense par simple procédé de désaturation des noirs et blancs, ou du paravent multiplexe d’Aurélien Froment, cette génération s’affiche sans nul doute plus cérébrale qui dit clairement son attachement aux filtres référentiels, empruntant à la généalogie conceptuelle autant qu’au cinéma et à la littérature. Une inflexion que devrait confirmer le catalogue-référence attendu au printemps 2010, chronique d’une possible histoire de la scène française des cinq dernières années.