Un parcours foisonnant célèbre les 50 ans de la mort de Foujita au Musée Maillol.
Paris. Entre 1913 et 1931 à Paris, Tsuguharu Fujita, jeune japonais de bonne famille fraîchement émoulu des beaux-arts de Tokyo, devient Léonard Foujita (1886-1968), peintre parisien de toutes les soirées et de toutes les commandes. C’est sur ce constat de départ que les commissaires d’exposition ont construit un parcours didactique et thématique, exposant les meilleures pièces d’une production s’étalant sur seulement dix-huit ans. Entre tableaux de collections privées et pépites de collections publiques, Sylvie Buisson, auteure du catalogue raisonné de Foujita (dont le quatrième tome est en cours) et co-commissaire de l’exposition, a choisi la meilleure période pour la première grande exposition monographique consacrée au peintre japonais depuis des années.
Au-delà de la figure célèbre du dandy aux cinq compagnes, l’exposition révèle un artiste réussissant à créer des ponts entre art japonais et peinture occidentale, tout en entremêlant les influences de ses amis contemporains tels Amadeo Modigliani, Jules Pascin, Moïse Kisling ou Chaïm Soutine dans l’effervescence d’une école de Paris disparate et indisciplinée. Les textes des salles, très bien écrits, guident le visiteur en contextualisant sans compliquer le discours – fait assez rare pour être mentionné. Nus, portraits, natures mortes, paysages : la peinture calligraphiée, racée et presque glacée de Foujita éclate en cinquante nuances de blanc.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°502 du 25 mai 2018, avec le titre suivant : Foujita en cinquante nuances de blanc