Fort Alberto

Le culot a séduit la Fondation de Saint-Paul-de-Vence qui possède, elle, l’une des plus belles collections d’art au monde. Inaugurée en 2011 par une exposition Miró, l’amitié scellée entre les deux lieux se poursuit aujourd’hui par une deuxième exposition d’envergure d’un autre grand nom de la fondation : Alberto Giacometti (1901-1966).

Plus de cent vingt œuvres de Giacometti ont ainsi traversé les Alpes : des sculptures (bronzes et plâtres), des peintures, des dessins, des gravures, des lithographies et même un livre de bibliophilie. Aucun thème ne les rassemble, sauf le plaisir de les collectionner et, dans ce site exceptionnel, de les contempler. L’accrochage couvre toute la carrière de l’artiste, de 1917 à 1964. Si la période d’après-guerre est la mieux représentée autour des Femmes de Venise (1956) et de L’homme qui marche II (1960), elle est aussi la plus montrée. Et l’on prend donc plaisir à redécouvrir dans une salle le travail de jeunesse de l’artiste, ses sculptures dites « plates » (Buste tête tranchante, 1927) et surréalisantes, dont un bronze de L’objet invisible (1934-1935).

Certes, l’exposition n’apporte rien de nouveau à l’histoire. Mais elle rappelle tout le chemin parcouru par Giacometti depuis sa Tête de jeune homme de 1917, presque académique, à son Buste de Diego (1955), quand le sculpteur était à son sommet.