C’est une exposition-paysage. Une promenade en clair-obscur dans les zones de tension de la lumière. Une esquisse sans objectif de tableau. « Lux » n’a aucune ambition historique – ou elle les cache bien.
Elle prend ses distances avec la monumentalité de « Dynamo » (Grand Palais) et de « Néon » (La Maison rouge), qui explorèrent avant elle l’usage de la lumière dans l’art contemporain. On ne s’étonne guère, rétrospectivement, que son commissaire Michel Nuridsany nous ait accueillis au Fresnoy par la lecture d’une poignée de haïkus. « Lux » se goûte comme un poème minuscule et fugace, en une seule respiration, en dehors des modes. Deux salles (dont la grande halle) plongées dans la pénombre, près de quarante œuvres composées d’astres, néons, leds, étincelles, un budget réduit – faute de moyens, une visite audio téléchargeable remplace le catalogue. L’ancien critique du Figaro a pioché dans le corpus de ses artistes favoris (Bertrand Lavier, Daniel Buren, Claude Lévêque, François Morellet) et de quelques jeunes recrues, tel Laurent Pernot. Si certaines pièces ont déjà bien baroudé, elles révèlent ici leur polysémie, réarticulées dans un nouvel écosystème. Immersive, « Lux » contient, dans sa modestie et sa subjectivité mêmes, un bout de monde. Son ciel luit d’une clarté apocalyptique – les films Soleil et tonnerre d’Ange Leccia surplombent l’espace. La lumière aveugle (le mur de leds de Carsten Höller) inquiète, se dérobe (les ampoules de Michel François restent éteintes), ose des incursions sociales (un peu naïves) ; une lumière indissociable de sa part d’ombre, funéraire ou atomique.
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Fiat Lux et Soleil noir
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Abonnez-vous dès 1 €Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains, 22, rue du Fresnoy, Tourcoing (59), www.lefresnoy.net
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°674 du 1 décembre 2014, avec le titre suivant : Fiat Lux et Soleil noir