Le Rijksmuseum montre ses dessins. De fragiles chefs-d’œuvre maintenus à température constante dans des boîtes au pH neutre. Autant dire, si l’on ne craignait pas d’employer une formule galvaudée par les organisateurs d’« expositions exceptionnelles » du monde entier, des œuvres-inaccessibles-et-que-l’on-ne-reverra-pas. Les historiens de l’art connaissaient la collection... de catalogues qui révèlent, depuis une première parution en 1978, cet exceptionnel ensemble. Les volumes parus concernent les XVe et XVIe siècles, Rembrandt et ses élèves, les artistes autour de 1600 et la famille Ter Borch. On attendait la suite avec impatience, l’âge d’or des Provinces Unies, qui est aussi l’âge d’or de la peinture – et à cette époque, pas de peinture ni de sculpture ni d’architecture sans encore et toujours et d’abord, le dessin. Pour saluer la parution du volume suivant, une centaine d’œuvres d’artistes nés entre 1580 et 1600 est exposée, des feuilles où l’on peut reconnaître Jan Van Goyen, attentif à chaque détail des bateaux et des feuillages, Pieter Saenredam le peintre des intérieurs d’églises, Hendrick Avercamp célèbre pour ses patineurs, et bien d’autres. Ces dessins jouent des rôles très divers dans le processus de création : feuilles d’étude souvent d’après nature, « premières pensées » jetées sur le papier, croquis, matériaux pour élaborer les peintures et qui s’entassaient dans les ateliers.
Amsterdam, Rijksmuseum, jusqu’au 12 juin.
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Feuilles de l’âge d’or
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°497 du 1 juin 1998, avec le titre suivant : Feuilles de l’âge d’or