Que montre la photographie au féminin, celle faite par des femmes ? Dans les œuvres achetées au cours des dernières années par le Musée des beaux-arts de Montréal, on y voit surtout des femmes.
Réalité féminine et féministe ou parti-pris institutionnel, l’exposition ne le dit pas. Elle se contente de tisser des histoires entre des œuvres par rapprochement de sujets, mais ne parvient pas vraiment à construire un parcours animé des interrogations des études féministes actuelles. De plus, l’accrochage laisse peu respirer les photographies dans l’espace d’exposition intermédiaire, un peu confiné entre deux pavillons. Là, des sections se dessinent, depuis le corps intime jusqu’aux relations sociales, de l’autoportrait à la nature morte, en passant par un petit ensemble paysager un peu bancal, mais la contextualisation propre à chaque image fait défaut.
À côté de grands noms et d’images puissantes comme celles de Geneviève Cadieux, de Raymonde April ou de la documentariste Claire Beaugrand-Champagne avec une touchante série sur les personnes âgées, d’autres images peinent à justifier leur place. Ainsi, le polyptyque de Shari Hatt (Breast Wishes, 1996) révélant, au fur et à mesure que les pansements sont retirés, sa poitrine scarifiée après une réduction mammaire, n’est pas d’un grand intérêt. Heureusement, on trouve aussi des trésors, comme l’image de Spring Hurlbut qui montre un petit sac de cendres dérisoires sur une balance : celle d’une enfant, morte à la naissance. La photographie bouleversante et minimale de ce moment de vie si fugace, de ces quelques grammes, vaut à elle seule, une petite visite.
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Femmes, et après ?
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Abonnez-vous dès 1 €Musée des beaux-arts, 1380, rue Sherbrooke Ouest, Montréal (Canada), www.mbam.qc.ca
Légende Photo :
Claire Beaugrand-Champagne, Mme Thérèse MacGuire, avenue des Pins, Montréal, série « Les personnes âgées », 1974, tirage 2012, épreuve gélatino-argentique, 12,5 x 17,4 cm © MBAM
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°695 du 1 novembre 2016, avec le titre suivant : Femmes, et après ?