Photographie - Pendant des années, Antoine Gentil et Lucas Reitalov ont collecté des photographies anonymes, sur lesquelles ils sont intervenus : colorisation, montage, découpage, légendage, griffure, rature, rafistolage, etc.
Ces millions d’images, réalisées entre la seconde moitié du XIXe siècle et la fin de l’argentique, ont été regroupées sous le terme de « photomachinées » par les collectionneurs. À la faveur d’une donation d’un corpus de 400 images en 2021, ces détournements d’images de famille, vouées à l’origine à rester dans la sphère de l’intime, sont exposés aujourd’hui à la Collection de l’Art brut. Ils forment des créations insolites, troublantes, décalées, touchantes, drôles, irrévérencieuses ou cocasses, selon le type d’intervention effectué sur l’image et ce qu’elle suscite en réactions et interprétations. La présentation de ces visuels par Antoine Gentil et Lucas Reitalov suit la classification qu’ils ont déterminée au fur et à mesure de leur collecte. Des noms s’inscrivent parfois sous des visages. Des visages ou des silhouettes sont découpés, d’autres sont insérés dans un dessin ou une peinture. Des mèches de cheveux ou des trèfles à quatre cœurs accompagnent parfois l’image de l’être aimé disparu ou célébré. Autant d’actes qui gardent leur secret, mais non moins porteurs de sentiments qui ne laissent pas indifférent. Pour sa première exposition photo, le musée montre également dans des vitrines de son parcours permanent quelques travaux photographiques réalisés par des auteurs d’Art brut issus de ses collections, ainsi qu’un album constitué par Jean Dubuffet lié à l’usage qu’il fit de la photographie.
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Faire parler les images brutes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°765 du 1 juin 2023, avec le titre suivant : Faire parler les images brutes