Exit, maxi festival

À rebours d’une édition 2013 consacrée aux « natures artificielles », le 21e Festival Exit à la Maison des arts de Créteil (Mac) a donc choisi cette année de confronter l’infiniment petit à l’infiniment grand : du 27 mars au 12 avril, l’événement consacre une exposition à la façon dont les nouvelles technologies affectent nos manières de percevoir, mais aussi de représenter l’un et l’autre. Y sont convoqués une petite vingtaine d’artistes dont les œuvres se jouent des changements d’échelles et questionnent ou émerveillent par leurs miniatures, leurs miroirs grossissants ou leurs expérimentations à mi-chemin de l’art et de la science. 

Certains, comme Philippe Decouflé, misent sur les effets d’optique et le trompe-l’œil pour révéler au spectateur le réel (et lui-même) sous un nouveau jour. Low tech et interactive, son Hexaboîte consiste en un astucieux assemblage d’objets, où figurent entre autres les ustensiles de cuisine de sa mère, disparue l’an dernier. Dans la même veine, Hiroto Ikeuchi mêle dans ses dioramas figurines empruntées à la culture populaire nippone et composants informatiques, tandis que Tom Kok & Britt Hatzius invitent à regarder un film à travers un microscope. À ces dispositifs ludiques, certaines œuvres présentées à la Mac opposent une totalité plus inquiète. Parmi elles, les sculptures créées par Heather Dewey-Hagborg grâce à l’ADN d’inconnus prélevé dans l’espace public, ou encore l’évocation des attaques de drones américains dans Time Surface 4 d’Alain Josseau.