La Normandie, côtière et bocagère, est la terre d’élection de Boudin. Il y trouve ce qu’il aime, c’est-à-dire comme l’écrit Baudelaire, « la saison, l’heure, le vent ».
Il observe leurs effets combinés et en fixe les nuances et le passage rapide sur les ports, les estuaires, les plages, les champs, des sujets qu’il exploite à l’infini. Tous ses tableaux naissent et se construisent dans et à partir de la lumière. Boudin s’empare du motif par la conquête de la lumière. Pour en saisir chaque variation, il fait de l’extérieur son premier atelier. La preuve en est que sur les deux cents œuvres présentées, plus des trois quarts des scènes sont exécutées dehors, Boudin peignant des barques et des pêcheurs dès ses débuts, autour de 1855. Jusqu’à la fin, il ne cessera de « travailler d’après nature, le grand maître », disait-il. La plus importante depuis 1906, cette exposition propose un ample regard sur l’ensemble de la carrière de Boudin y compris sur ses études animalières, souvent oubliées. Afin d’échapper au classique parcours thématique qui divise arbitrairement une œuvre, montrer comment il s’est approprié cette lumière, elle seule donnant force et relief aux volumes et aux couleurs, constituerait une approche intéressante et inventive. Une sélection plus serrée aurait évité le voisinage de nombreux tableaux assez secondaires, pratiquement identiques à quelques détails près, et attiré l’attention sur les œuvres majeures qui ne manquent pourtant pas, et les nombreux prêts peu ou pas connus.
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Eugène Boudin dans la lumière normande
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2, boulevard Clemenceau, Le Havre (76)
www.muma-lehavre.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°691 du 1 juin 2016, avec le titre suivant : Eugène Boudin dans la lumière normande