Un grand guerrier blond sauvage à la barbe hirsute et au casque ailé : pourquoi imagine-t-on ainsi le Gaulois ? La faute aux artistes qui, tout au long du XIXe siècle, forgent une image hautement fantasmée de notre lointain ancêtre.
« On a l’impression que les Gaulois ont toujours fait partie de nos livres d’histoire. Or, cette référence historique et culturelle n’existe en réalité que depuis deux cents ans », rappelle Nathalie Roux, co-commissaire de l’exposition clermontoise et directrice du Musée d’art Roger-Quilliot, qui accueille la première partie du parcours. Consacrée aux œuvres d’art qui ont façonné cette image, elle décortique les sources inspirant les artistes qui ont succombé à la celtomanie, née à la fin du XVIIIe siècle. De romantique, le Gaulois devient politique. En 1865, Vercingétorix est érigé en héros national, père antique de la patrie, par son plus fervent admirateur, Napoléon III, et devient le sujet de prédilection au Salon de peinture. Reproduites et diffusées, ces œuvres resteront les principales illustrations des manuels de l’école républicaine jusque dans les années 1960. Ainsi naissent les héros… et les erreurs historiques. Face aux fantasmes persistants, la seconde partie de l’exposition, qui se tient au Musée Bargoin, répond par l’image en présentant maquettes et reconstitutions 3D créées à l’appui des découvertes récentes, aux côtés des objets de fouilles, comme celles effectuées dans les sites de Corent (Puy-de-Dôme) et de Tintignac (Corrèze). Une pédagogie visuelle adoptée par nombre d’expositions d’archéologie venues bouleverser notre vision des Gaulois ces dernières années, de la Cité des sciences à Paris au Musée d’Aquitaine à Bordeaux, pour en finir un jour avec l’image du druide à longue barbe blanche cueillant son gui en forêt.
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En finir avec Astérix
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Abonnez-vous dès 1 €Musée d’art Roger-Quilliot, place Louis-Deteix, www.clermont-ferrand.fr ; Musée Bargoin, 45, rue Ballainvilliers, Clermont-Ferrand (63), museebargoin.clermont-ferrand.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°670 du 1 juillet 2014, avec le titre suivant : En finir avec Astérix