Dubuffet graveur

L’Atelier Grognard à Rueil-Malmaison présente cent cinquante créations dont cent dix lithographies et sérigraphies, plusieurs peintures et sculptures et de nombreux documents relatifs aux recherches de Dubuffet dans le domaine de l’estampe. Un aperçu exhaustif des techniques qu’il n’aura de cesse d’expérimenter durant sa carrière. Cette période de création porte sur quarante années de sa vie durant lesquelles près de mille cinq cents œuvres sur papier seront imprimées.

L’œuvre gravé de Dubuffet commence occasionnellement par l’illustration de poèmes de Vitrac en 1922, mais naît vraiment en 1944 avec la lithographie. Après des premiers essais, il est invité par l’imprimeur Mourlot à travailler dans ses ateliers. Il édite Matière et mémoire ou des lithographies à l’école et les Murs avec un poème de Guillevic, ouvrages fondateurs de son œuvre gravé.

Tout au long de son activité picturale, Dubuffet pratiquera le collage d’éléments divers, des ailes de papillons (1953-1955) aux fragments de papiers peints découpés et rassemblés dans le « Théâtre de mémoires » (1975-1979). Dès 1962, il réalise de manière quasi automatique des dessins au stylo, sortes de molécules colorées qui s’emboîtent et prolifèrent. Le cycle de l’Hourloupe est né, il durera jusqu’en 1974. Il utilise la sérigraphie plus adaptée aux aplats de couleur et aux contours cernés. Son retour à la lithographie aura lieu à la fin de sa vie. En 1983, il utilise la technique du papier report pour réaliser la série abstraite des Mires. Quarante ans après, la boucle est bouclée.