Dans le solo show de David Douard, un texte constitué d’une multitude de paroles anonymes et un sein malade sont à l’origine d’un dispositif combinant sons, sculptures, vidéos, collages, dessins, œuvres d’art, installations interactives.
L’artiste, nous précise-t-on, vise à se « pencher sur les maladies du réel : les croyances, pensées et fantasmes qu’il perçoit comme des mécanismes infectieux à l’œuvre dans l’écriture de notre monde ». Cherchant à témoigner du désenchantement du monde actuel et d’une contamination du réel par le virtuel, Douard a dans l’idée de montrer l’étrangeté du monde en exposant, façon work in progress, des sculptures hybrides, confinant au malaise. L’intention est louable, mais, hélas, l’insignifiance plastique de ce qui est proposé n’est pas à la hauteur des ambitions affichées : traduire la complexité d’un monde en pleine mutation avec le numérique.
Les « sculptures mutantes, hybrides d’organique et de mécanique », annoncées sont en fait des assemblages laborieux, tels des mannequins grandeur nature arborant des panses plus hideuses que monstrueuses, ou encore des structures de tiges métalliques où sont accrochés des sacs à dos d’enfants. Dans le magazine du Palais, le jeune plasticien croit bon de préciser : « Je n’ai aucun univers propre ni aucun désir d’en avoir un. » Et c’est là que le bât blesse : du cheap au « pschitt », il n’y a qu’un pas, et au final on se dit que le moindre film d’anticipation d’un cinéaste actuel ambitieux, tel David Cronenberg, vogue, tant artistiquement qu’intellectuellement, mille coudées au-dessus de ce grand bazar abscons signé Douard.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Douard c’est Douard…
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Palais de Tokyo, 13, avenue du Président-Wilson, Paris-16e
www.palaisdetokyo.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°667 du 1 avril 2014, avec le titre suivant : Douard c’est Douard…