On ne présente plus le fils, la mère, elle, eut son honnête heure de gloire dans les années cinquante. Le LAAC réunit Yves Klein et Marie Raymond le temps d’une exposition. Le petit grandit dans un milieu artistique : père et mère peintres. Marie fréquente de nombreux artistes, apprend avec de Stael, Picabia, Hartung, Sonia Delaunay.
Le jeune Yves construit son idée de l’art et lorsqu’il prend le pinceau en 1955, c’est à l’abstraction dominante qu’il s’attaque, celle de la génération des aînés, celle de la mère. L’intensité contre la ligne. L’un repoussa la matérialité de l’œuvre, lui préférant une présence picturale invisible. L’autre confia à la couleur, « symbole de vie », un « maximum d’expression ». Le fils se piqua de libérer les forces élémentaires, suivant un principe exalté d’unification de l’art et de la vie. La mère ne cessa de libérer et d’autonomiser le geste créatif.
Mère et fils n’auront finalement tous deux que sept années d’activités communes durant lesquelles Klein supplante sa mère – qui n’a cessé de le soutenir – avant de disparaître prématurément en 1962. Marie Raymond survit à son fils et poursuit le dialogue « métaphysique » engagé avec lui en optant à la fin des années soixante pour une figuration teintée de mysticisme. L’exposition dresse le portrait de deux générations décisives dans l’histoire de la peinture du xxe siècle.
« Marie Raymond - Yves Klein », le LAAC, jardin des sculptures, Dunkerque (59), tél. 03 28 59 21 65, jusqu’au 10 juin 2007.
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Dialogue familial
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°591 du 1 mai 2007, avec le titre suivant : Dialogue familial