Un naufragé, dont on ne sait s’il se réveillera. Une pleureuse aux larmes de pietà andalouse. Arielle Dombasle nue ou Stromae entouré de fleurs.
Adam agenouillé aux pieds d’une Ève qui nous toise. Face à une œuvre de Pierre et Gilles, on peut avoir un premier mouvement de recul. Est-ce l’étonnement face à un tableau aux personnages « vivants » ? Les attitudes des modèles sans âge ? Les couleurs plus pop que celles auxquelles notre œil est habitué ? Le titre de la rétrospective du Musée d’Ixelles, en Belgique – 1 h 22 en Thalys au départ de Paris –, « Clair-obscur », exprime bien le goût aigre-doux qui émane de chaque œuvre du duo. À travers quatre-vingt-six œuvres, le visiteur accomplit un étrange voyage dans leur univers, des premières Grimaces, où Gilles eut pour la première fois l’idée de peindre sur les photographies de Pierre, à leur dernier autoportrait, pour leurs 40 ans de collaboration qu’ils fêtent cette année. Si l’on a souvent qualifié leur création de « kitsch », c’est une autre dimension de leur œuvre qui se dévoile au fil de cette rétrospective, autrement plus profonde : avec douceur et humanité, Pierre et Gilles nous prennent par la main pour nous faire accepter et aimer ce qu’on pourrait parfois rejeter dans un premier élan – cette Vierge à l’enfant apparaissant dans une cité, ce « petit jardinier » à la fois viril et féminin en train d’uriner avec insolence, les tabous du sida dans les années 1980, du transgenre ou du mariage gay… L’exposition, qui se prolonge au Havre à partir du 27 mai, est accompagnée d’un catalogue qui retrace ces quarante années de création.
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Derrière les paillettes
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Abonnez-vous dès 1 €Musée d’Ixelles, rue Jean-Van-Volsem 71, Bruxelles (Belgique), www.museedixelles.irisnet.be
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°700 du 1 avril 2017, avec le titre suivant : Derrière les paillettes