La belle série de peintures à l’huile représentant des scènes intérieures et extérieures chinoises n’a pas toujours été dans cet état.
Retrouvées dans les réserves du Musée des beaux-arts, certaines toiles étaient déchirées et la peinture craquelée. Ces dommages sont apparus très tôt, « peut-être même que les toiles sont arrivées ainsi en France », confirme la restauratrice, Janin Bechstedt, qui a travaillé sur ce projet depuis 2008, rendu possible grâce au mécénat de la Fondation BNP Paribas pour l’art. Les toiles duveteuses ont particulièrement bien accroché la poussière et l’humidité, et la sous-couche huileuse n’a jamais vraiment séché. Car l’auteur, le peintre chinois Youqua, actif entre 1840 et 1870, était peu coutumier de la peinture à l’huile, technique choisie pour plaire aux voyageurs occidentaux et pour vendre au mieux ses tableaux d’exportation. Le tout était réalisé dans ses immenses ateliers, à Canton puis à Hong Kong. Cette série a été rapportée en 1844 par Théodore de Lagrené, alors en mission diplomatique pour conclure le traité de Whampoa, puis déposée par le Musée de la marine à La Rochelle. Depuis, elle n’a jamais été exposée. C’est donc un morceau d’histoire, celle des relations franco-chinoises (le seul tableau signé est le portrait de Ki-Ying, vice-roi de Canton qui a ratifié le traité avec la France), celle de la Chine du XIXe siècle représentée dans ses scènes de genre et celle de la peinture d’exportation, souvent méprisée car faite pour les « autres », donc pas « authentique ». La Rochelle pourrait ainsi devenir une référence en la matière. Ces peintures sont, par exemple, encore inconnues en Chine dans le corpus de Youqua, réputé davantage pour ses vues de ports et ses peintures à l’eau sur papier.
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Découverte d’une collection
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Abonnez-vous dès 1 €Musée des beaux-arts, 28, rue Gargoulleau, La Rochelle (17), musees.larochelle.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°689 du 1 avril 2016, avec le titre suivant : Découverte d’une collection