« Dans l’imaginaire céramique, il y a le sol et le sous-sol très présents, le monde des taupes, le monde où reposent nos pieds et les fondations de cathédrales : ce monde enfoui et minéral est notre obsession. »
L’artiste céramiste Camille Virot travaille avec la terre depuis toujours, la prend à pleines mains pour la modeler, tourne son regard vers le raku japonais et la création africaine (il est l’initiateur d’un programme de rencontre entre des céramistes européens et des potières africaines). Il écrit aussi beaucoup sur la terre, en général, et sur la céramique, en particulier. Son livre 8 Artistes et la terre est devenu une référence dans le domaine. Son travail concentre ainsi matière première et esprit, origine de l’expression artistique, quand les premiers hommes gravaient sur la pierre, et création contemporaine. « C’est une œuvre qui se dévoile avec le temps, que l’on doit s’approprier. C’est une œuvre puissante qui ne se donne pas toujours immédiatement. Il faut la voir pour l’éprouver », explique Isabelle Brunelin, propriétaire de la Galerie de l’Ancienne Poste à Toucy, qui présente une trentaine de pièces de Camille Virot pour la seconde fois. Elle y montre les « bracelets », les « maisons », les « têtes » et les « bols-genèse ». Ces derniers sont des bols ratés, retournés à la terre, enfouis dans le sol et extraits à nouveau. Ils restent entourés de tout un conglomérat issu du sol (racines, herbes, pailles, morceaux de tuiles...), pris dans une gangue originelle et devenant le bol premier.
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De la terre à l’esprit
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Abonnez-vous dès 1 €Galerie de l’Ancienne Poste, place de l’Hôtel-de-Ville, Toucy (89), www.galerie-ancienne-poste.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°689 du 1 avril 2016, avec le titre suivant : De la terre à l’esprit