Ne pas montrer tous les côtés d’une chose, garder une marge d’indéfini, tels semble être les principaux moteurs de l’art de Philippe de Gobert. Des maquettes, de grandes photographies d’ateliers rythment l’exposition. L’ensemble paraît étrangement vide. Pourtant, percevoir la pratique de cet artiste, né en 1946, comme un art du simulacre serait une erreur. Ces maquettes, ce sont celles des ateliers d’artistes célèbres : Mondrian, Warhol, Duchamp... Ces théâtres miniatures agissent comme une matérialisation ambiguë d’un espace autrefois réel. Ces évocations ne sont que des signes abstraits qui renvoient au processus de création même. Présentées en retrait, les photographies noir et blanc proposent des vues de l’intérieur de ces maquettes. Comparables en cela aux peintures flamandes d’église de la fin du XVIIIe siècle, ces photographies conduisent le spectateur non seulement à reconnaître le lieu mais surtout à étudier les moindres variations lumineuses qui structurent ces espaces. Elles le contraignent aussi à chercher au sein de l’exposition la maquette d’où est issue la photographie. Incessant va-et-vient entre le prototype et son image sur le mur. De cette tension de l’image face à l’objet qu’elle représente, naît un étrange sentiment d’inquiétude et de mystère dû à l’absence de tout être humain. Au spectateur de repeupler ces espaces grâce à la toute puissance de son imaginaire.
MEYMAC, Abbaye Saint-André, jusqu’au 6 février.
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Dans les ateliers de de Gobert
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°513 du 1 février 2000, avec le titre suivant : Dans les ateliers de de Gobert