Chefs-d’œuvre italiens en visite à Aix

Quatre-vingt-dix chefs-d’œuvre ont en effet quitté le prestigieux Palazzo Cini pour un hôtel particulier d’Aix-en-Provence : l’hôtel de Caumont. L’idée de Luca Massimo Barbero, commissaire de l’exposition, était de raconter une histoire autour de la famille Cini et de la fondation que Vittorio Cini a créée il y a soixante-dix ans en mémoire de son fils disparu, Giorgio, comprenant sa collection particulière et un institut d’art pour la recherche. Importante en matière d’art italien ancien, la collection montre le goût manifeste de Cini pour la peinture sur bois à fond or des primitifs des Trecento et Quattrocento. À Aix, elle est ainsi magistralement représentée par un petit panneau de Deux Apôtres de l’atelier de Giotto (fragment d’une série de saints d’une puissance plastique novatrice, très inspirée de Taddeo Gaddi), et par une Vierge fière et mélancolique attribuée alternativement à Piero della Francesca et Signorelli. La peinture de la Renaissance occupe également une place de choix dans la collection du mécène, lequel a réussi à se procurer des chefs-d’œuvre dignes de musées. À l’instar du Christ rédempteur de Sano di Pietro, icône de la collection Cini, mis en regard d’une œuvre contemporaine d’Ettore Spalletti. Parmi les œuvres de la Renaissance florentine, une Vierge à l’Enfant de Fra Filippo Lippi et un remarquable double portrait de deux amis de Pontormo. L’École de Ferrare est particulièrement bien représentée par un fringant Saint Georges de Cosmè Tura et deux œuvres de Mazzolino de facture très différente : une Pietàémouvante et une Circoncision antiquisante. L’École de Vérone, elle, s’illustre par une somptueuse Adoration des mages de l’atelier de Véronèse. La collection Cini frappe également par la richesse exceptionnelle de ses sculptures, objets d’arts décoratifs, enluminures, comme par la qualité de ses dessins du Guerchin, Guardi, Piranèse, Tiepolo… Autant d’œuvres participant au prestige de l’exposition.