Couleurs - Franchissez la porte. Ou plutôt les deux portes, celle du placard et celle de la cage d’escalier, peintes en 1953 par Gaston Chaissac pour la nouvelle maison des Penaud, cultivateurs à Sainte-Florence.
Quelle meilleure entrée dans l’univers magique qui se cache derrière ces immenses planches ? De fait, sur ce support inhabituel se côtoient toutes « les figures totémiques de Chaissac – formes serpentines, apparition de l’œil, visages chapeautés, découpe d’objets – ainsi que ses modes opératoires – imbrication de formes abstraites, couleurs pures et cerne noir, mouchetage ou pointillés décoratifs », écrit Gaëlle Rageot-Deshayes, maîtresse des lieux et commissaire de cette foisonnante manifestation. Suivant le parcours, le visiteur découvre tantôt des objets métamorphosés par les soins de l’artiste – une bouteille, une cruche, une pierre –, tantôt des masques qui forment un carnaval aux couleurs éclatantes ou encore des « bonshommes » mi-adultes mi-enfants, à l’expression qui oscille entre innocence et perplexité. Quand Chaissac, rarement, flirte avec l’abstraction, l’ironie n’est jamais loin – voir le double titre à rallonge d’une œuvre d’apparence biomorphique Le Loustic au verbe haut à la fête foraine ou Le Loustic plein d’astuce à la fête foraine (1957). Faut-il y voir un autoportrait déguisé de ce dandy rustique, dont l’œuvre, spontanée et sophistiquée en même temps, est faite, comme le rappelle la commissaire de « hautes fantaisies, trouvailles et autres astuceries » ?
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Chaissac en fantaisie
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°773 du 1 mars 2024, avec le titre suivant : Chaissac en fantaisie