Visiter cette exposition revient à entrer dans le salon de Michael Pächt. En effet, comme chez lui, les quelque cent tableaux (la totalité de sa collection) que cet amateur passionné par le thème du paysage français prête pour la première fois sont accrochés à touche-touche.
Un avantage qui permet de suivre et de comparer le parcours esthétique d’artistes partis tour à tour sur les chemins de l’Italie, de la Provence, de l’Auvergne ou de Fontainebleau, à la recherche d’autres lumières et soucieux d’en capter les nuances. Entre eux, le lien conducteur est le paysage traité en tant que sujet, qu’il soit ruine, forêt, colline ou étang. Fini les vedute de commande. Afin de rendre le « sentiment de nature » qui les animent, les peintres sont sur le motif le carnet d’esquisses en main, observent avec soin le lieu et restituent son pittoresque. À partir de notations prises en plein air, ils achèvent leurs œuvres, en général de petit format, à l’atelier. À la facture classique d’Hubert Robert, qui peint vers 1760 un dessinateur assis au pied de la cascade de Tivoli, répond un siècle plus tard la touche libre et impressionniste d’Antoine Chintreuil qui brosse un peintre assis en pleine campagne sous une ombrelle devant son chevalet. Entre-temps, le romantisme est passé par là ! Entouré de Granet, Constantin d’Aix, Rousseau, Cogniet, Corot apparaît comme le favori du collectionneur dont l’ensemble des acquisitions obéit moins à la logique qu’aux coups de cœur. Son charme y gagne.
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Cent nuances de paysages
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Abonnez-vous dès 1 €Musée de Picardie, 48, rue de la République, Amiens (80), www.amiens.fr/musees
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°679 du 1 mai 2015, avec le titre suivant : Cent nuances de paysages