CAEN
Le Musée des beaux-arts de Caen n’a pas choisi la facilité mais fait, au contraire, le pari de l’exigence.
Davantage qu’une exposition, c’est une véritable enquête qu’il nous livre, en exhumant un artiste sur lequel on ne sait presque rien. Rien, hormis que ses contemporains voyaient en lui un « dessinateur parfait ». Le point de départ de cette investigation n’est pourtant pas un dessin, mais une petite huile sur toile accrochée au sein de l’établissement caennais. Ce tableau au sujet biblique rare est d’ailleurs le seul conservé à ce jour dans les collections publiques françaises. À partir de cette œuvre, les commissaires se sont attelés à retisser la carrière de Louis Chéron (1655-1725), lui attribuant quantité de dessins et comblant les vides de sa biographie en suivant ses traces en Italie, en France et surtout en Angleterre, où il passa la plus grande partie de sa vie. Le peintre protestant y trouve en effet refuge après la révocation de l’édit de Nantes et y signe quelques-uns des plus importants décors du début du XVIIIe siècle. Adulé pour ses talents de dessinateur, il illustre également des quantités astronomiques de livres, réalise d’exquis dessins pour des collectionneurs et fonde même sa propre école où des artistes aussi talentueux que Hogarth viennent se former. Les spectaculaires feuilles, oscillant entre classicisme et art fantastique, que rassemble cette exposition devraient assurément lui rendre enfin la place qu’il mérite dans les manuels d’histoire de l’art.
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Caen exhume Louis Chéron
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°751 du 1 février 2022, avec le titre suivant : Caen exhume Louis Chéron