Pierre Buraglio, né en 1939, s’est toujours voulu un artiste engagé, comme une nécessité. Aujourd’hui encore, il arbore ce regard ardent qui le caractérisait déjà en 1968 alors qu’il était particulièrement actif à l’atelier populaire des Beaux-Arts de Paris.
Depuis, il n’a pas cessé d’être attentif aux mondes qui lui sont tout proche. L’exposition « 94/66 » – 94 pour Maison-Alfort, où il habite et travaille, 66 pour Collioure où il vient de séjourner en résidence d’artiste – propose une soixantaine d’œuvres de ces cinquante dernières années, dont un tiers de 2015. Deux types de représentations du monde se confrontent au fil des deux étages du musée : un monde morcelé en de multiples regards et un monde comme perçu au travers d’une seule fenêtre. Le premier juxtapose par exemple sur une même surface des esquisses ou des photographies ayant des relations entre elles, comme Collioure en février – À Édouard Pignon (2015), un montage de clichés retravaillés collés sur une feuille de papier. Le second type de représentation, tel Forever Stand (1994-2014), la première peinture présentée à l’entrée de l’exposition, ou Fenêtre, de 1981, réalisée avec des fragments de châssis de fenêtres, rend compte d’une réalité à partir d’un seul cadrage de l’espace. Cependant, pour Pierre Buraglio, la frontière entre ces deux partis pris n’est jamais rigide. Huit autoportraits opèrent d’impertinents va-et-vient entre les regards de l’artiste peints par lui-même et des éléments picturaux autonomes, somptueux ou minimalistes. Buraglio aime tout autant éprouver les outils les plus « classiques », pinceaux et peinture, que les plus improbables matériaux.
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Buraglio, à l’orée des mondes
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Abonnez-vous dès 1 €Musée d’art moderne, Villa Pams, route de Port-Vendres, Collioure (66), www.collioure.net
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°682 du 1 septembre 2015, avec le titre suivant : Buraglio, à l’orée des mondes