Figure majeure du réalisme belge de l’entre-deux-guerres, Louis Buisseret était tombé dans l’oubli. Une exposition le sort de l’ombre et oppose à l’originalité des avant-gardes le savoir-faire humain de l’académisme.
MONS (de notre correspondant). Après Anto Carte, le Musée des beaux-arts de Mons s’attache à la seconde figure majeure du groupe Nervia : Louis Buisseret. Dans la nébuleuse conservatrice, mais non réactionnaire, de ce réalisme qui s’affirme comme un “retour à l’humain”, l’ennemi est moins ici les avant-gardes que l’abstraction. Au fil de la centaine d’œuvres exposées, Buisseret apparaît attaché à cette mémoire singulière qui se nomme tradition et qui passe, pour cet italianisant convaincu, par le respect de l’académie. À l’instar de son maître, le peintre idéaliste Jean Delville, Buisseret n’aspire à aucune rupture : le dessin reste le fondement d’un vocabulaire toujours tourné vers ce Beau idéal que seule l’étude du passé permettrait d’appréhender. Comme le signale Xavier Canonne dans la monographie publiée pour l’occasion, Buisseret se fixe de façon monomaniaque sur l’objet jusqu’à en dresser la grammaire. Pour cet “anti-cubiste”, la réalité ne peut être décomposée au-delà de l’évidence. Comme les idéalistes de la génération précédente, il assiste à l’histoire qui se fait avec cette assurance de l’idée pure qu’il qualifie volontiers de “passion de l’œuvre”. À l’originalité tenue pour vaine, il oppose le métier légué par le temps et auquel le peintre paie son tribut. Un passéisme qui enchantera ceux qui déplorent l’hypothétique mort de la peinture.
LOUIS BUISSERET, jusqu’au 4 janvier 1998, Musée des beaux-arts, 8 rue Neuve, Mons, tél. 32 65 40 53 08, tlj sauf lundi 12h-18h, entrée : 200 à 100 FB. Catalogue 180 p., 100 ill., 980 FB.
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Buisseret, l’anti-cubiste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°48 du 21 novembre 1997, avec le titre suivant : Buisseret, l’anti-cubiste