« Radicale buissonance » dit le titre de l’exposition. Comme buissonnante. Comme évolution buissonnante, telle que la paléontologie contemporaine l’a définie. Ainsi donc, l’évolution ne va pas vers nous. Plus de schéma graduel et linéaire nous menant du singe à l’homme, mais une structure foisonnante qui fait de nous les cousins des singes. Plus de chaînon manquant, mais des évolutions d’espèces métissées, parallèles, croisées, dont l’homme ne serait plus la visée ultime.
On ne s’étonnera pas que Bruno Peinado en ait fait le cadre générique et rêvé de son exposition au Frac Pays de la Loire, lui qui n’aime rien moins que la ligne droite. De son Bibendum Michelin au poing levé version afro aux longues sculptures carrossées minimalistes version salement froissées, l’une des plus énergiques têtes de pont de la jeune scène française cultive le déroutage.
C’est que Peinado joue une partition proliférante et hybride : qu’il se réapproprie des objets culturellement validés – un objet rituel haïtien, une pyramide, des éléments de l’histoire de l’art, un lieu commun, une flèche indienne, un meuble, un slogan ou une couverture de magazine –, le détournement opéré libère une foultitude de lectures. Objets et signes sont mixés, filtrés, dynamités sans ambages et se mettent à réfléchir. Qu’ils se tordent le cou, répertorient ce qu’ils sont devenus ou reviennent, pourquoi pas, sur leurs propriétés originelles, les signes repris par Peinado génèrent de nouvelles organisations, de nouvelles formes vitalisées, à leur tour promises à de nouvelles « collisions » dans l’espace d’exposition.
« Radicale buissonance », Frac des Pays de la Loire, La Fleuriaye, Carquefou (44), tél. 02 28 01 50 00, www.fracdespaysdelaloire.com, jusqu’au 29 avril 2007.
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Bruno Peinado
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°589 du 1 mars 2007, avec le titre suivant : Bruno Peinado