MALAGA / ESPAGNE
Le Musée Picasso de Malága n’est pas le premier à retracer l’itinéraire artistique de Brassaï ni à décrypter les relations qu’il entretint avec Picasso pendant plus de trente ans.
Mais il est le premier à mener les deux sujets de front en prenant Paris pour socle. C’est d’abord le Paris de 1930 et son foisonnement culturel et artistique que le musée raconte à travers les photographies de Brassaï et des œuvres de Picasso, et de bien d’autres artistes ou écrivains de l’époque, avant de passer aux décennies suivantes. Le portrait du photographe, rapidement, s’étend à celui du peintre, écrivain, sculpteur et cinéaste qu’il fut. Ses dessins, peintures, sculptures, livres et films sont là pour le rappeler. Certes, de manière encore trop ténue, bien que l’importance du milieu littéraire et de la littérature dans son œuvre et sa vie, trop souvent oubliée, fasse ici l’objet d’une attention inédite. Les rencontres de Brassaï ont été multiples – en témoignent les nombreux portraits d’artistes ou d’écrivains dans l’exposition. Ces portraits éclairent d’une autre manière les liens importants qu’il noua en particulier avec Henri Michaux, Henry Miller ou Jacques Prévert. Les photographies des ateliers de Picasso, Braque, Bonnard, Miró, Dalí et Léger évoquent d’autres relations, tandis que leur mise en regard avec des peintures de ces artistes réalisées dans ces ateliers permet parfois de montrer quelques-unes de leurs plus belles pièces. Les différentes collaborations de Brassaï avec la revue Minotaure se développent, elles, dans les vitrines quand sa relation avec Picasso, entamée en 1932 par l’entremise d’une commande de la revue, s’égrène tout au long du parcours. « J’aime vos photos précisément parce qu’elles sont véridiques… Celles que vous avez faites rue La Boétie étaient comme une prise de sang, grâce à laquelle on peut faire l’analyse et le diagnostic de ce que je fus à ces instants », a dit Picasso à Brassaï. La dernière partie de l’exposition, concentrée uniquement sur leur collaboration, s’avère de ce point de vue fort explicite, non sans avoir rappelé au préalable leurs autres sources de dialogue que furent le dessin et le cliché-verre.
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Brassaï, Paris et Picasso
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°749 du 1 décembre 2021, avec le titre suivant : Brassaï, Paris et Picasso