Art contemporain

La Louvière (Belgique)

Bai Ming, magicien de la terre

Centre Keramis - Jusqu’au 15 mars 2020

Par Mathieu Oui · L'ŒIL

Le 22 janvier 2020 - 221 mots

Entre tradition multiséculaire et écriture contemporaine, les œuvres de Bai Ming témoignent d’un art très maîtrisé de la synthèse.

Riche de deux cents pièces, céramiques, peintures à l’encre, tableaux et laques, l’exposition témoigne de l’étendue du registre du plasticien. Formé à la céramique à l’Académie centrale d’art et de design de Pékin, Bai Ming revendique une inspiration puisée dans la nature et dans le taoïsme. Ses motifs sont souvent reconnaissables (reliefs de montagnes, fleurs de lotus) ou plus évanescents quand il s’agit d’évoquer l’eau ou les nuages. En écho à l’idée d’imperfection inhérente à la nature, la déformation est souvent constitutive de l’œuvre. La bordure d’une série de plats ronds est volontairement rompue avant la cuisson, pour mieux briser l’harmonie d’un cercle parfait. La couleur apparaît par touches fugitives, très subtiles, le trait du pinceau se faisant tour à tour très épais ou se réduisant à une ligne. Sur les vases monumentaux, le motif coloré est souvent mis en valeur par une partie laissée blanche, référence à l’importance du vide dans la tradition chinoise. La dernière salle est dédiée à la thématique de la pierre avec des compositions étonnantes, véritables dentelles de céramique. L’aspect lisse de la matière, le jeu de couleurs, blanc d’un côté, céladon de l’autre, entraînent cette œuvre dans une troisième dimension, synthèse entre le minéral et l’art.

« Bai Ming. Vibrations de la terre »,
Centre Keramis, 1, place des Fours-Bouteilles, La Louvière (Belgique), www.keramis.be

Thématiques

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°731 du 1 février 2020, avec le titre suivant : Bai Ming, magicien de la terre

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque