Art ancien

Nîmes (30)

Avec Achille, en route vers Troie

Musée de la romanité – Jusqu’au 5 janvier 2025

Par Marie Zawisza · L'ŒIL

Le 2 septembre 2024 - 361 mots

Antiquité -  Elle est née grecque. La voici devenue « Hélène de Troie ».

Sur l’amphore qui accueille les visiteurs de l’exposition du Musée de la romanité, Hélène, face à Hector, prince troyen fils de Priam et Hécube, tourne le dos au héros grec Achille. La plus belle des femmes, épouse de Ménélas, a été offerte au Troyen Pâris par Aphrodite. Cette dernière le remercie ainsi de lui avoir fait remporter le concours de beauté l’opposant à Athéna, déesse de la sagesse, de la justice et de la guerre, et à Héra, femme de Zeus. Entre les Grecs et les Troyens, la guerre est déclarée. Elle ne pourra être remportée par les Grecs qu’avec le concours d’Achille, qui mourra au combat. Les efforts de la mère du héros, Thétis, pour protéger son fils, seront vains. C’est dans ce récit épique fondateur que nous plonge le Musée de la romanité. Pour le raconter à ses visiteurs, il a puisé dans ses collections, dont il a voulu mettre en valeur de très belles pièces ne pouvant être exposées – en particulier la monumentale mosaïque de l’ambassade d’Ulysse à Skyros, découverte à Nîmes en 2007 et restaurée en 2010, trop vaste pour être présentée dans le parcours permanent. Ces dernières sont accompagnées de quelques prêts, certains exceptionnels, à l’instar de deux sarcophages en marbre du Louvre, représentant dans leurs bas-reliefs deux épisodes de la vie du héros au talon vulnérable. Pédagogique, le parcours raconte non seulement la guerre de Troie et la vie d’Achille jusqu’à sa mort, mais il met aussi en lumière l’éducation grecque – qu’a reçue Achille – ou encore ces dieux qui s’affrontèrent à travers les combats humains. Pour rendre le propos accessible à ceux qui auraient quelque peu oublié l’histoire antique, il s’accompagne non seulement de cartels, mais aussi de vidéos artistiques et invite discrètement les visiteurs à embarquer pour Troie, en montant quelques marches qui pourraient être celles d’un navire, ou en s’accoudant à une rampe au-dessus d’une vague léchant la plage – au moyen d’une projection vidéo sur une moquette couleur sable. Une façon ingénieuse de voyager avec Achille et mieux donner vie, si besoin, aux amphores et aux mosaïques antiques.

« Achille et la guerre de Troie »,
Musée de la romanité, 16, boulevard des Arènes, Nîmes (30), museedelaromanite.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°778 du 1 septembre 2024, avec le titre suivant : Avec Achille, en route vers Troie

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