Peut-on rater une exposition avec une avalanche de chefs-d’œuvre ? Hélas, oui ! Le parti pris qui a présidé à la présentation au Louvre des trésors du musée napolitain de Capodimonte déroute, en effet, plus qu’il ne convainc.
L’idée de départ était pourtant excellente, car, au lieu de proposer un florilège dans un espace spécifique, les commissaires ont fait le pari de marier les deux collections. Objectif de l’accrochage : souligner la complémentarité des établissements et réunir sous un même toit la quintessence de la peinture italienne. À commencer par des artistes peu, voire pas représentés dans le plus grand musée du monde, à l’instar de l’immense Masaccio, de Guarino ou de Preti. Ces prêts tout à fait exceptionnels, autorisés par la fermeture pour travaux du palais au pied du Vésuve, permettent aussi de montrer les magnifiques portraits du Parmesan et de doper la visibilité de l’art napolitain grâce à de sublimes toiles de Giordano et de Ribera. Il est aussi le prétexte à quelques confrontations de haute volée, à l’image de ce face-à-face du Corrège et de Titien par l’intermédiaire deux des plus belles pin-up de la Renaissance. Si sur le papier ce projet avait tout pour être historique, le dispositif se heurte malheureusement au principe de réalité. Le Louvre, on le sait, est souvent surpeuplé. Et tout particulièrement son saint des saints, la grande galerie, soit justement le théâtre de ces dialogues. Faire se croiser dans cet espace aussi contraint les flux de l’exposition temporaire et ceux du parcours permanent relève tout simplement de la gageure. Si l’ambition est noble, le résultat se révèle décevant. Le public désireux de voir les joyaux italiens est découragé par l’affluence, et abrège sa visite. Tandis que nombre de personnes arpentent le long couloir sans comprendre que les tableaux pimentant le parcours… n’appartiennent en réalité pas au Louvre.
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Au Louvre, un musée peut en cacher un autre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°767 du 1 septembre 2023, avec le titre suivant : Au Louvre, un musée peut en cacher un autre