Ludique - Il aimait voir sourire les gens et trouvait dans l’art un moyen de se divertir lui-même.
C’est l’image que l’on retiendra de cette première rétrospective posthume consacrée à l’artiste bernois Markus Raetz (1941-2020), organisée par le Musée des beaux-arts de sa ville de cœur et de travail. Un art mûrement réfléchi, basé sur de solides connaissances techniques, mais un art ludique et plein d’humour aussi. Dans les immenses salles du musée, pas de cloisons ni de parcours préétabli : on circule librement entre les pièces sculptées de l’artiste, posées sur des socles cylindriques, comme dans un atelier, allant et venant et multipliant les points de vue comme il est d’usage avec ses œuvres plastiques. Ces pièces, minimalistes dans leur forme comme dans les matériaux employés (fil de fer, bois) sont des anamorphoses : selon notre position de lecture, un « Oui » se transforme en « Non », et la figure d’un lièvre devant un miroir évoque comme par magie la silhouette de Joseph Beuys. Si ce travail métamorphique représente la partie la plus connue de l’œuvre du Bernois, une attention particulière est portée ici aux mobiles, sculptures de fer suspendues tout en légèreté, qui occupèrent l’artiste à partir des années 1990. Son application à concevoir par le dessin ses projets plastiques et tout simplement son talent de dessinateur sont également mis en valeur en différents points de l’exposition, tout comme son travail fin et minutieux sur la taille de petites pierres précieuses. Avec Wolke, immense installation spatiale composée de sculptures mobiles suspendues, tel un « nuage », une pièce-testament à laquelle l’artiste a travaillé dans ses dernières années de vie qui clôt l’exposition, la part poétique de l’art de Markus Raetz se révèle plus que jamais au visiteur.
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Art sérieux, art heureux
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°769 du 1 novembre 2023, avec le titre suivant : Art sérieux, art heureux