Elle semble avoir poussé d’elle-même, germant des fondations du Centquatre comme un bourgeon d’architecture.
On aperçoit depuis l’entrée ouest son profil de maisonnette quadrangulaire, maquette de plusieurs mètres privée de toit et percée d’ouvertures, dynamique de plans colorés – vingt-cinq nuances au total. L’œuvre de Krijn de Koning vient prolonger en extérieur les murs de la Halle Aubervilliers et en remplir les espaces intérieurs. Elle naît du bâtiment et s’y enfonce, à la fois extra et intra-muros, étrangère au bâti existant et en symbiose avec ce dernier. Hôte éphémère qui invite à la déambulation. Chez de Koning, toute valeur architectonique (fonctionnelle, portante) est abandonnée au profit d’une expérience physique, d’un « voyage ». L’escalier ne conduit pas à l’étage, mais offre un point de vue inédit au visiteur. Les vides ouvrent des passages, aménagent des cadres, des perspectives. Le regard se déplace autant que le corps comme dans une peinture abstraite en 3D. Une construction noire sur fond noir (la pièce est plongée dans l’obscurité) dématérialise les contours figés de l’architecture. Par son intervention, Krijn de Koning donne à sentir les proportions du Centquatre, ses volumes, ses masses, etc. Enveloppante, enveloppée, relationnelle, l’architecture respire, guidée par une partition colorée. À nous d’en jouer les silences et les contrepoints. D’en habiter la fiction.
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Archicolor
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Abonnez-vous dès 1 €Centquatre, 104, rue d’Aubervilliers, Paris-18e, www.104.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°676 du 1 février 2015, avec le titre suivant : Archicolor