Alechinsky multiforme

Paris, Cajarc, Lausanne : peintures et œuvres graphiques

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 11 septembre 1998 - 504 mots

Plus jeune membre du mouvement Cobra en 1949, Pierre Alechinsky, né en 1927, s’est installé à Paris en 1951 grâce à une bourse du gouvernement français. Son importante œuvre graphique fait l’objet cet automne de deux expositions à Cajarc et Genève, tandis que la Galerie nationale du Jeu de Paume organise la première grande rétrospective de ses peintures en France.

PARIS-CAJARC-GENÈVE. Après avoir longuement étudié la gravure, Pierre Alechinsky s’est familiarisé avec la calligraphie japonaise, thème central d’un film qu’il a réalisé au Japon en 1952. Son œuvre a ensuite été très largement influencée par cette rencontre, l’artiste adoptant même une méthode de travail d’inspiration extrême-orientale. Délaissant la peinture à partir du milieu des années soixante, il travaille debout des supports - essentiellement le papier - placés à plat par terre. L’exposition du Cabinet des estampes du Musée d’art et d’histoire de Genève s’articule autour d’une donation de l’artiste qui comprend plus de cent cinquante planches libres et soixante-dix ouvrages à gravures. Elle réunit des pièces très différentes, à l’image du Cirque, lithographie de 1948 dans l’esprit de Picasso, ou d’une eau-forte de la maturité, comme Case par case datée de 1980.

Factures, actions, lettres...
Les œuvres réunies à la Maison des Arts Georges Pompidou à Cajarc proviennent également de donations, mais faites par l’artiste au Musée national d’art moderne en 1976, 1978 et 1996. Les cent trente-cinq dessins constitue un panorama complet des créations graphiques du Belge, de 1952 à 1996. Cette présentation vient compléter la rétrospective organisée à la Galerie nationale du Jeu de Paume à Paris. Cette dernière, à travers cent treize pièces, réunit des œuvres de ses différentes périodes, des estampes de 1948, à l’exemple des Métiers, et un bel ensemble de peintures de 1951 à 1997, notamment la première toile achetée par le Musée Guggenheim de New York. L’artiste a peint en 1965 Central Park, sa première œuvre comprenant des remarques marginales à l’encre de Chine qui encadrent le motif central. L’exposition comprend également un grand nombre de créations réalisées sur les supports les plus variés : papier vergé, papier d’argent, papier du Japon, papier de Chine ou de Taiwan, factures, actions, lettres, cartes de géographie, cartes de navigation aérienne… Pierre Alechinsky revient pourtant de temps en temps à la toile et à l’acrylique, comme en témoigne la vingtaine de toiles récentes ponctuant la manifestation.

- PIERRE ALECHINSKY, 15 septembre - 22 novembre, Galerie Nationale du Jeu de Paume, 1 place de la Concorde, 75001 Paris, tél. 01 47 03 12 50, tlj sauf mardi 14h-18h, catalogue, 300 F. env. - ALECHINSKY AU PAYS DE L’ENCRE, COLLECTIONS DU CENTRE GEORGES POMPIDOU, MUSÉE NATIONAL D’ART MODERNE, 20 septembre - 22 novembre, Maison des arts Georges Pompidou, Centre d’art contemporain, Route de Figeac, 46160 Cajarc, tél. 05 65 40 78 19, catalogue, 96 p., 140 F. - PIERRE ALECHINSKY, NOIR SUR BLANC 1947-1997, 5 novembre - 20 décembre, Cabinet des estampes du Musée d’art et d’histoire, 5 Promenade du Pin, Genève, tél. 41 22 418 27 70, tlj sauf lundi 10h-12h, 14h-18h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°66 du 11 septembre 1998, avec le titre suivant : Alechinsky multiforme

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