À Paris et en régions, la Rédaction de L’Œil a sélectionné les expositions incontournables de la rentrée. 

Gustave Caillebotte (1848-1894), Rue de Paris, temps de pluie, 1877, huile sur toile, 212 × 276 cm, Chicago, The Art Institute of Chicago. Courtesy The Art Institute of Chicago
Gustave Caillebotte (1848-1894), Rue de Paris, temps de pluie, 1877, huile sur toile, 212 × 276 cm, Chicago, The Art Institute of Chicago.
Courtesy The Art Institute of Chicago

Qu’elles fassent événement ou qu’elles excitent notre curiosité, les expositions retenues dans ce dossier spécial embrassent tous les champs de l’art, toutes les périodes de créations. Les arts antiques y côtoient les artistes contemporains, les monographies répondent aux expositions transversales… Mais chaque proposition est unique, et chacun pourra parcourir ce guide selon ses désirs et ses inclinations.
Bien sûr, cette sélection est par nature subjective. Sans doute le lecteur ou l’amateur d’art y trouvera des oublis, des manques, voire des injustices ! Mais n’oublions pas l’essentiel : en matière d’art, comme partout ailleurs, l’ouverture est une vertu et le choix une nécessité. C’est à cette double exigence que nous nous efforçons de répondre en cette riche rentrée, comme tout au long de l’année. 

SEPTEMBRE

Beaubourg se met à l’heure surréaliste

« Surréalisme »
Centre Pompidou, Paris-4e • Du 4 septembre 2024 au 13 janvier 2025

On a longtemps regardé les surréalistes comme un groupe européen et masculin, ayant disparu dans les années 1940, avec l’exil de ses membres aux États-Unis. À l’occasion du centenaire de la publication du Manifeste du surréalisme par André Breton, le Centre Pompidou rétablit les faits. D’une part, l’exposition raconte le mouvement jusqu’à sa dissolution officielle en 1969, trois ans après la mort de Breton. D’autre part, son parcours thématique révèle un surréalisme très international, ayant essaimé non seulement dans toute l’Europe et aux États-Unis, mais aussi en Amérique latine, en Asie ou encore au Maghreb. Enfin et surtout, il met en lumière les artistes femmes du mouvement.

Grace Pailthorpe, May 16, 1941, 1941, huile sur toile, 38 x 48 cm, Londres, Tate. © Tate
Grace Pailthorpe, May 16, 1941, 1941, huile sur toile, 38 x 48 cm, Londres, Tate.
© Tate
L’art du bijou dans la Chine des Ming

« L’or des Ming. Fastes et beautés de la Chine impériale (XIVe-XVIIe siècle) »
Musée Guimet, Paris-16e • Du 18 septembre 2024 au 13 janvier 2025

Créées à l’« âge d’or » de la civilisation chinoise, les parures féminines d’un raffinement sans pareil proviennent autant de la Cité interdite que des palais des élites fortunées. Si l’argent est une valeur monétaire, l’or est, depuis la haute Antiquité, le matériau privilégié d’une orfèvrerie aussi luxueuse que délicate, dont l’exposition montre certaines des plus belles pièces.

Harriet Baker, entre réalisme et impressionnisme

« Harriet Baker (1845-1932). La musique des couleurs »
Musée d’Orsay, Paris-7e • Du 24 septembre 2024 au 12 janvier 2025

La première rétrospective en France de cette artiste qui s’imposa dans la société patriarcale de la Norvège au tournant du XXe siècle révèle une œuvre picturale réalisant une synthèse très personnelle entre le réalisme et les innovations impressionnistes. Usant de coloris riches et lumineux, sa peinture oscille entre scènes d’intérieur et de plein air, avec une même attention portée aux variations de lumière.

Le grand rendez-vous de l’art contemporain

La Biennale de Lyon
Dans divers lieux de Lyon (69) • Du 21 septembre 2024 au 5 janvier 2025

Comptant parmi les cinq biennales internationales majeures, la manifestation lyonnaise se réinvente pour sa 17e édition. Outre ses sites traditionnels, elle investit de nouveaux lieux en résonance avec sa thématique : l’accueil de l’autre. Les Grandes Locos et la Cité internationale de la gastronomie hébergent ainsi des œuvres sur l’hospitalité, l’altérité et la relation entre les êtres et leur environnement. Cette édition dirigée par Alexia Fabre réunit des artistes d’horizons très divers de la scène émergente ou déjà consacrés comme Pilar Albarracín, Hélène Delprat ou Ange Leccia.

Les Grandes Locos, nouveaux espaces de la Biennale de Lyon. © Métropole de Lyon / Jérémy Cuenin
Les Grandes Locos, nouveaux espaces de la Biennale de Lyon.
© Métropole de Lyon / Jérémy Cuenin
Un projet collaboratif vivant

« Mode d’emploi »
Musée d’art moderne et contemporain, Strasbourg (67) • Du 27 septembre 2024 au 1er juin 2025

Les œuvres « à protocole » sont apparues depuis les années 1960. Ces œuvres, à l’instar de la démarche de Georges Perec dans son roman La Vie, mode d’emploi, se manifestent à partir d’énoncés des artistes qui décrivent les conditions de leur apparition. Ce modèle a fait naître des créations nouvelles et radicales, activées non par l’artiste mais par le visiteur, dont la participation est sans cesse sollicitée.

Akerman, l’artiste-monde

« Chantal Akerman. Travelling »
Jeu de paume, Paris-1er • Du 28 septembre 2024 au 19 janvier 2025

Hommage à l’influente cinéaste, artiste et écrivaine belge Chantal Akerman (1950-2015), l’exposition propose un dialogue entre films et installations vidéo, enrichi d’archives inédites. Un voyage entre Bruxelles des débuts et le Mexique, en passant par Paris et New York. Un travelling sur le vivant, entre tragique et burlesque, intime et douleurs du monde, chambre et désert.

L’art en exil

« Exils »
Louvre-Lens, Lens (62) • Du 25 septembre 2024 au 20 janvier 2025

Qu’il soit choisi ou subi, l’exil est une expérience commune à nombre d’artistes des XIXe et XXe siècles, en raison de la multiplication des conflits. Cette épreuve a évidemment un impact sur leur travail, tant sur la forme que dans les thématiques. Le Louvre-Lens décrypte la manière dont des peintres aussi différents que Jacques-Louis David, Gustave Courbet, Marc Chagall ou encore Yan Pei-Ming ont su conjurer cet aléa à travers leurs créations. Comme à son habitude, le musée pas-de-calaisien adopte une vision pluridisciplinaire et transversale, et rassemble 200 peintures, sculptures, photographies et extraits littéraires de toutes les époques.

Jems Koko Bi, Empty, 2016, lors de son exposition au Jardin des Tuileries en 2021. © 2024 Bild-Kunst / Galerie Cécile Fakhoury © Adagp Paris 2024
Jems Koko Bi, Empty, 2016, lors de son exposition au Jardin des Tuileries en 2021.
© 2024 Bild-Kunst / Galerie Cécile Fakhoury
© Adagp Paris 2024

OCTOBRE

Paris dans la confusion révolutionnaire

« Paris 1793-1794. Une année révolutionnaire »
Musée Carnavalet, Paris-3e • Du 16 octobre 2024 au 16 février 2025

La période 1793-1794 est l’une des plus complexes de la Révolution française, où alternent peurs collectives, violence d’État, mais aussi fêtes et célébrations hors du commun, dont témoignent des œuvres de toutes natures réunies dans l’exposition : peintures, sculptures, objets d’art décoratif, d’histoire et de mémoire, papiers peints, affiches, pièces de mobilier. Deux cent cinquante œuvres qui racontent les histoires collectives comme les trajectoires individuelles remarquables.

Voyage au pays des songes

« Le temps d’un rêve »
Musée des confluences, Lyon (69) • Du 18 octobre 2024 au 24 août 2025

Le rêve, ce « voyage aventureux de tous les soirs », comme l’écrivait Baudelaire, reste un mystère que les artistes ou les psychanalystes n’ont pas réussi à percer. Depuis la nuit des temps et dans toutes les cultures, le rêve intrigue chercheurs et créateurs, savants et sorciers. L’exposition entend offrir au public un moment où s’estompent les frontières entre la réalité et les visions oniriques, et réveiller en chacun le rêveur qui sommeille.

L’art de la fibre

« Olga de Amaral »
Fondation Cartier, Paris-14e • Du 12 octobre 2024 au 16 mars 2025

Olga de Amaral, une figure emblématique de la scène artistique colombienne, a activement participé au développement du Fiber Art. Elle tisse, noue, tresse, entrelace des fils pour créer des œuvres monumentales abstraites et sensorielles. Cette exposition est la première rétrospective en Europe d’une artiste qui, en utilisant des techniques traditionnelles ou modernes, et en multipliant les expériences sur les matières, repousse les limites du textile.

Les affinités électives d’un marchand d’art

« Heinz Berggruen, un marchand et sa collection »
Musée de l’Orangerie, Paris-1er • Du 2 octobre 2024 au 27 janvier 2025

Passionné d’art et lassé du journalisme, le galeriste, marchand et collectionneur Heinz Berggruen a constitué après-guerre un ensemble exceptionnel de maîtres du XXe siècle, autour de ses deux figures fétiches que sont Pablo Picasso et Paul Klee, mais aussi d’Henri Matisse et Alberto Giacometti. Une exposition résolument subjective, qui souligne les goûts et les choix d’un acteur méconnu du marché de l’art de la deuxième moitié du XXe siècle.

La grande famille de l’Arte povera enfin réunie 

« Arte povera »
Pinault Collection – Bourse de commerce, Paris-1er • Du 9 octobre 2024 au 27 janvier 2025

Pour la première fois, la Pinault Collection consacre une exposition à un mouvement du XXe siècle, l’Arte povera. La qualité de son fonds a convaincu la spécialiste mondiale Carolyn Christov-Bakargiev d’en assurer le commissariat et de faire dialoguer les œuvres de la collection avec les prêts de plusieurs musées (notamment le Castello di Rivoli dont elle fut la directrice). Plus de 250 pièces se trouvent ainsi réunies. « Les connaisseurs verront des choses qu’ils n’ont jamais vues », assure la commissaire. Quant aux amateurs, ils embrasseront du regard cette avant-garde née dans les années 1960 et les œuvres de chacun des treize artistes qui l’ont créée (de Giovanni Anselmo à Gilberto Zorio), ainsi que de celles de quelques contemporains qui en ont été influencés.

Arte Povera : Pier Paolo Calzolari, Il mio letto così come deve essere, 1968, cuivre, laiton, mousse, feuilles de bananier, lettres en bronze, 35 × 175 × 150 cm, collection Fondo Calzolari. © Ben Westoby © Adagp Paris 2024
Pier Paolo Calzolari, Il mio letto così come deve essere, 1968, cuivre, laiton, mousse, feuilles de bananier, lettres en bronze, 35 × 175 × 150 cm, collection Fondo Calzolari.
© Ben Westoby
© Adagp Paris 2024
Explosion artistique

« L’âge atomique. Les artistes à l’épreuve de l’histoire »
Musée d’art moderne de Paris, Paris-16e • Du 11 octobre 2024 au 9 février 2025

Quel a été l’impact de la découverte de l’atome et de ses applications sur la création ? Le génie d’Albert Einstein a-t-il changé le cours de l’histoire de l’art ? Des énergies libérées par cette nouvelle vision de la matière au sens du tragique induit par la bombe atomique, des visions de la peintre Hilma af Klint au drip painting de Jackson Pollock, l’onde de choc s’illustre ici à travers 250 œuvres de plus d’une centaine d’artistes modernes et contemporains. Tour à tour mystique, psychédélique, antimilitariste ou engagé pour le vivant, l’art produit au cours du XXe siècle et au début du XXIe s’envisage ici par cette révolution scientifique et ses conséquences politiques. Un propos ambitieux qui résonne avec l’actualité.

Jim Shaw, I’ll Build a Stairway to Paradise, 2022, technique mixte, 101 x 152 x 41 cm, Galerie Gagosian. © Jim Shaw / Gagosian
Jim Shaw, I’ll Build a Stairway to Paradise, 2022, technique mixte, 101 x 152 x 41 cm, Galerie Gagosian.
© Jim Shaw / Gagosian
Raphaël dessinateur

« Expérience Raphaël »
Palais des Beaux-Arts, Lille (59) • Du 18 octobre 2024 au 17 février 2025

Après « Expérience Goya » et « Forêt magique », le musée achève avec « Expérience Raphaël » son cycle d’expositions « augmentées », avec projection à 360° et reconstitutions numériques de la vie et des œuvres du grand maître de la Renaissance. Construite autour de 40 dessins des collections du Palais des beaux-arts, l’exposition donne à voir et à comprendre le parcours de l’artiste entre l’œuvre graphique et les grandes compositions.

Une peintre anthropophage

« Tarsila do Amaral. Peindre le Brésil moderne »
Musée du Luxembourg, Paris-6e • Du 9 octobre 2024 au 2 février 2025

Première rétrospective consacrée à Tarsila do Amaral (1886-1973), figure du modernisme brésilien, l’exposition rassemble près de 150 œuvres conçues entre les influences brésiliennes – notamment les cultures indigénistes – et les mouvements d’avant-garde européens, cubisme en tête. Une œuvre « anthropophage », en référence à ce courant brésilien des années 1920, qui illustre la manière dont l’artiste se nourrit du travail des autres pour en assimiler les qualités.

Caillebotte célèbre l’homme

« Gustave Caillebotte. Peindre les hommes »
Musée d’Orsay, Paris-7e • Du 8 octobre 2024 au 19 janvier 2025

Longtemps on l’a relégué au rang de mécène qui a fait entrer l’impressionnisme au musée. Mais, cela n’est plus à démontrer, Gustave Caillebotte a également été l’un des meilleurs représentants de ce courant. L’un des plus originaux également qui, contrairement à ses confrères passionnés par la femme moderne, s’est focalisé sur la représentation de l’homme. Cette grande monographie décrypte cette prédilection masculine à travers 140 œuvres avec ses tableaux les plus emblématiques mais aussi des pastels méconnus.

Gustave Caillebotte, La Partie de bateau ou Le Canotier au chapeau haut-de-forme, 1878, huile sur toile, 90 x 117 cm. © ArtDaily, Public domain
Gustave Caillebotte (1848-1894), La Partie de bateau ou Le Canotier au chapeau haut-de-forme, 1878, huile sur toile, 90 x 117 cm.
Le fil du dessin

« Judit Reigl. L’envol du dessin et peintures (1954-2012) »
Musée des beaux-arts, Caen (14) • Du 26 octobre 2024 au 23 février 2025

Judit Reigl (1923-2020) est connue pour ses toiles monumentales, moins pour ses dessins qui ont pourtant constitué un fil créatif tout au long de sa carrière, au gré des évolutions de son travail et des événements de sa vie. Fuyant sa Hongrie natale, elle reprend le dessin. Blessée au bras, elle y trouve un moyen de poursuivre ses recherches. Âgée, enfin, c’est le dessin qui permet le retour au figuratif de cette artiste importante de l’abstraction lyrique.

L’invitation au voyage

« Paquebots 1913-1942. Une esthétique transatlantique »
Musée d’arts, Nantes (44) • Du 25 octobre 2024 au 23 février 2025

Les traversées des paquebots construits à Saint-Nazaire ou au Havre ont nourri d’autres voyages, imaginaires, d’artistes d’avant-garde, de peintres, de photographes, de cinéastes ou d’affichistes. Machines modernes tout autant que palaces flottants, les géants des mers ont longtemps été les seuls liens entre l’Europe et les États-Unis, avant d’être les symboles des exilés d’Europe pendant la Seconde Guerre mondiale.

Chronique de nos jardins secrets

« L’intime, de la chambre aux réseaux sociaux »
Musée des arts décoratifs, Paris-1er • Du 15 octobre 2024 au 30 mars 2025

Une exposition en forme de trou de serrure pour voyager au pays de l’intime du XVIIIe siècle à nos jours, à travers près de 500 œuvres (peintures, photographies, design et objets du quotidien), de la chaise percée aux sex-toys, des lettres secrètes aux réseaux sociaux. On voyage à travers les mutations de la sphère privée : son apparition, d’abord, puis ses nombreuses évolutions, questionnant ainsi la frontière toujours poreuse entre public et privé.

Le laboratoire de Pollock

« Jackson Pollock. Les premières années (1934-1947) »
Musée Picasso, Paris-3e • Du 15 octobre 2024 au 19 janvier 2025

Avec cette première exposition en France du peintre américain depuis 2008, le Musée Picasso s’intéresse à ses jeunes années, avant les premiers drippings de 1947. On y découvre les influences mêlées des arts natifs américains, des muralistes mexicains et des avant-gardes européennes, au sein desquelles Pablo Picasso figure en bonne place. Une période fertile et expérimentale pour l’artiste, qui nourrit l’œuvre à venir.

Les morts vivants au musée

« Zombis, la mort n’est pas une fin ? »
Musée du quai Branly, Paris-7e • Du 8 octobre 2024 au 16 février 2025

Films, séries ou encore BD : ils sont omniprésents dans la pop culture et dans les croyances ancestrales, mais demeurent extrêmement mystérieux. Le Musée du quai Branly renoue avec les grandes expositions transversales qui ont fait sa renommée en décortiquant la figure fascinante du zombi. Le parcours plonge aux sources de ce mythe qui prend racine dans la culture haïtienne du XVIIe siècle. Une sélection d’objets rituels, mais également des reconstitutions, dont un temple et un cimetière vaudous, apporteront un éclairage inattendu sur ce phénomène entre réalité anthropologique et fiction.

Personnage Bizango, début du XXIème siècle, figure liée aux rites des sociétés secrètes Bizango d'Haïti, tissu, 130 x 55 x 30 cm. © Thierry Ollivier, Michel Urtado / Musée du quai Branly - Jacques Chirac
Personnage Bizango, début du XXIème siècle, figure liée aux rites des sociétés secrètes Bizango d'Haïti, tissu, 130 x 55 x 30 cm.
© Thierry Ollivier, Michel Urtado / Musée du quai Branly - Jacques Chir
Éloge de la folie

« Figures du fou entre Moyen Âge et Renaissance »
Musée du Louvre, Paris-1er • Du 16 octobre 2024 au 3 février 2025

La figure du fou, archétype du Moyen Âge, est l’expression d’une forme de subversion dans une société dominée par l’Église. Issu de la pensée religieuse – il est, dans les Écritures, celui qui n’aime pas Dieu –, le fou a rapidement rejoint le monde profane jusqu’à devenir omniprésent dans la vie publique à la Renaissance. Une histoire à découvrir le long d’un parcours chronologique ponctué de 300 œuvres, sculptures, objets d’art, médailles, enluminures, dessins, gravures, peintures et tapisseries.

Quand le disciple défie le maître

« Rodin / Bourdelle. Corps à corps »
Musée Bourdelle, Paris-15e • Du 2 octobre 2024 au 2 février 2025

Tailleur de marbres pour un Auguste Rodin de vingt ans son aîné, Antoine Bourdelle grandit à l’ombre du maître qui percevait en lui un héritier indocile et un « éclaireur de l’avenir ». À travers plus de 160 œuvres (dont 96 sculptures), on mesure à la fois les complicités et fraternités qui unissaient les deux hommes, et les antagonismes et les divergences de deux artistes qui traceront chacun un chemin différent vers la modernité.

Wesselmann, le pape du pop art

« Pop for ever. Tom Wesselmann &… »
Fondation Louis Vuitton, Paris-16e • Du 16 octobre 2024 au 3 mars 2025

Conjuguer le pop art au passé, mais aussi au présent, voire au futur, tel est le projet de cette exposition qui entend également souligner la place de Tom Wesselmann dans l’histoire de l’art. De ses premiers collages à la fin des années 1950 à ses spectaculaires natures mortes en relief jusqu’à ses « Sunset Nudes » des années 2000, l’accrochage occupe les quatre étages du bâtiment. Déroulée tel un fil rouge, la trajectoire de l’artiste américain sera également reliée aux avant-gardes qui l’ont précédé et à des créations de ses contemporains, le parcours ébauchant aussi des filiations esthétiques – par exemple avec Jeff Koons ou Ai Weiwei. Ces ramifications autour d’une œuvre en elle-même déjà riche offrent en miroir des perspectives nouvelles, certainement passionnantes, sur ce qui fait l’esprit « pop ».

Tom Wesselmann, Great American Nude #53, 1964, huile et collage sur panneau, 304 x 243 cm. © Jeff McLane © The Estate of Tom Wesselmann © Adagp Paris 2024
Tom Wesselmann, Great American Nude #53, 1964, huile et collage sur panneau, 304 x 243 cm.
© Jeff McLane
© Adagp Paris 2024
© The Estate of Tom Wesselmann
Jouer avec nos perceptions

« Le trompe-l’œil de 1520 à nos jours »
Musée Marmottan Monet, Paris-16e • Du 17 octobre 2024 au 2 mars 2025

Le trompe-l’œil est un art consommé de jouer avec le regard du spectateur et, usant de ses pièges, finit par révéler les faiblesses de notre perception. Popularisé à la Renaissance, ce procédé, qu’il soit vanité ou fresque murale, n’a cessé d’intéresser les artistes jusqu’à aujourd’hui, ce que retrace cette exposition en 80 œuvres qui, du XVIe au XXIe siècle, montrent l’évolution formelle de cet art virtuose de l’illusion.

NOVEMBRE

Les drames clairs-obscurs de Ribera
José de Ribera, Saint Sebastian, 1651, huile sur toile, 121 x 100 cm. © Museo Nazionale di San Martino
José de Ribera, Saint Sebastian, 1651, huile sur toile, 121 x 100 cm.
© Museo Nazionale di San Martino

« Ribera, ténèbres et lumières »
Petit Palais, Paris-8e • Du 5 novembre 2024 au 23 février 2025

Il est l’un des interprètes les plus fascinants de la révolution du Caravage. Pour la première fois en France, le Petit Palais montre la violence et la poésie des clairs-obscurs de José de Ribera (1591-1652). Une centaine de chefs-d’œuvre – peintures, dessins et estampes venus du monde entier – permettent d’admirer l’œuvre de cet artiste espagnol installé en Italie qui, en peignant d’après nature, exprime avec acuité la dignité du quotidien et les drames humains. À l’occasion de cette exposition, un ensemble de peintures de jeunesse, préalablement attribué au « Maître du Jugement de Salomon », a été ajouté au corpus.

L’art de la consommation

« La saga des grands magasins »
Cité de l’architecture et du patrimoine, Paris-16e • Du 6 novembre 2024 au 6 avril 2025

Après celle du Musée des arts décoratifs (qui présente encore « La naissance des grands magasins » jusqu’au 13 octobre), cette seconde exposition consacrée aux grands magasins revient sur les défis auxquels sont confrontés ces temples du commerce : la concurrence des supermarchés et des hypermarchés, la crise économique des années 1980 et l’e-commerce du XXIe siècle. Comment se réinventer, entre promotion de l’art de vivre et retour à l’identité architecturale originelle ?

Le trouble des sens et des repères

« Cerith Wyn Evans »
Centre Pompidou-Metz, Metz (57) • Du 1er novembre 2024 au 21 avril 2025

Métamorphosant une galerie du musée en la parant de miroirs, l’artiste gallois Cerith Wyn Evans (né en 1958), tourné vers l’art conceptuel après avoir abandonné le cinéma dans les années 1990, explore une fois encore les limites du visible et de l’invisible au moyen de sculptures lumineuses et de sons, prenant place, comme les visiteurs, dans des chorégraphies évolutives d’ombres et de reflets.

DÉCEMBRE

Saint François, portraits d’outre-tombe
Francisco de Zurbarán, Saint François d'Assise, vers 1640-1645, huile sur toile, 207 x 106 cm, Museum of Fine Arts, Boston. © Museum of Fine Arts, Boston
Francisco de Zurbarán, Saint François d'Assise, vers 1640-1645, huile sur toile, 207 x 106 cm.
© Museum of Fine Arts, Boston

« Zurbarán. Réinventer un chef-d’œuvre »
Musée des beaux-arts, Lyon (69) • Du 5 décembre 2024 au 2 mars 2025

Étrange trinité… Les trois tableaux du peintre espagnol Francisco de Zurbarán (1590-1664) représentant saint François, conservés au Musée des beaux-arts de Lyon, au Museu National d’Art de Catalunya de Barcelone et au Museum of Fine Arts de Boston, sont réunis pour la première fois. Trois versions d’un portrait du saint ? Pas tout à fait : les peintures le représentent… mort et momifié. C’est pourtant ainsi, debout comme une personne vivante, les yeux levés au ciel, que l’aurait découvert le pape Nicolas V en 1449 dans la crypte de la basilique d’Assise. Dans un parcours qui met en perspective un des tableaux phares de ses collections, le Musée des beaux-arts de Lyon explore les ressorts et les sources de ce chef-d’œuvre fascinant ainsi que sa prodigieuse réception du XIXe siècle à nos jours.

Le cirque, Un art populaire

« En piste ! Clowns, pitres et saltimbanques »
Musée des civilisations d’Europe et de la Méditerranée, Marseille (13) • Du 4 décembre 2024 au 12 mai 2025

Choisissant dans ses collections des pièces rares et prestigieuses liées à l’univers du cirque, comme des costumes (le tout premier costume du clown Jean-Baptiste Auriol de 1834) ou des maquettes, mais aussi des affiches, dessins et photos, le MuCEM propose un voyage dans l’histoire des arts de la piste du XIXe siècle à aujourd’hui, qui inspirèrent peintres et cinéastes et qui ne cessent de se réinventer.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°778 du 1 septembre 2024, avec le titre suivant : 30 expos à ne pas manquer cet automne

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