1997, année explosive

Cette année-là, le magazine Vogue Paris qualifie la saison haute couture printemps-été de « Big-Bang » : Paris redevient capitale internationale de la mode ! À travers une cinquantaine de pièces, le Palais Galliera raconte cette année de basculement dans l’histoire de la mode contemporaine. Au long d’un parcours chronologique, on voit Tom Ford, nommé directeur artistique de Gucci, jouer avec le fétichisme en présentant le G-string, qui devient l’emblème du porno-chic, Rei Kawakubo faire scandale avec sa ligne de vêtements Comme des garçons, en plaçant des protubérances sous des vêtements stretch, tandis que John Galliano, à peine arrivé chez Dior, présente une première collection teintée de folie baroque. Le jeune Britannique Alexander McQueen, qui prend la tête de Givenchy, s’inspire quant à lui des mythes grecs classiques pour une collection si audacieuse que la presse lui reprochera de créer des costumes. Tout en flirtant avec l’art, la mode s’adresse aussi à un public plus large. Jean-Paul Gaultier, qui fait son entrée dans la haute couture, crée les costumes du Cinquième Élément de Luc Besson. Le concept-store Colette, qui ouvre ses portes rue Saint-Honoré, propose aussi bien des baskets que des vêtements griffés Alexander McQueen ou Junya Watanabe. Si l’exposition du Palais Galliera raconte ainsi une page décisive de l’histoire de la mode, elle émerveille surtout le visiteur par son choix de silhouettes qui n’en finissent pas de nous éblouir, enrichies d’images de défilés et de documents d’archives, dans une scénographie épurée.