Berthe Morisot

En 1881, le journaliste Gustave Geoffroy écrivait dans « La Justice » : « Nul ne représente l’impressionnisme avec un talent plus raffiné, avec plus d’autorité que Mme Morisot ». L’exposition du Musée Marmottan retrace la carrière de Berthe Morisot, femme, mère et peintre.

150 peintures, pastels, aquarelles, sanguines et fusains de Berthe Morisot permettent d’appréhender dans sa globalité son parcours artistique. Le Musée Marmottan présente « la plus illustre des femmes impressionnistes », depuis ses débuts picturaux vers 1860 jusqu’à sa mort en 1895.

L’exposition s’ouvre sur les autoportraits de la jeune peintre et les portraits qu’a réalisés Édouard Manet, son beau-frère. Intime de Degas, Renoir et Monet, Berthe Morisot s’épanouit en tant que peintre dans un milieu artistique en pleine effervescence.

Elle réalise sa formation, copiant Véronèse et Corot, avec sa sœur Edma, qui arrête la peinture en 1869. Poursuivant sa carrière artistique seule, Berthe Morisot s’intégre au sein du groupe des impressionnistes dont elle devient l’une des figures majeures. Lors de la première exposition impressionniste, chez Nadar en 1874, elle « se distingue par sa thématique féminine et son style délicat ».

Née de son mariage avec Eugène Manet, sa fille Julie devient le modèle de prédilection de l’artiste durant les années 1870. Le thème de l’enfance y est certes central, mais ces œuvres témoignent de la maturité esthétique à laquelle Berthe Morisot est parvenue. Sa palette ayant évolué autour de 1870, celle-ci est teintée de pastel qui permet la comparaison avec Watteau et Fragonard. À travers ses couleurs et sa facture, Berthe Morisot incarne « l’impressionnisme par excellence ».

L’exposition se clôt sur la fin de la carrière de l’artiste, présentant la diversité de ses recherches esthétiques à la fin de sa carrière. Le paysage, thème qu’elle aborde durant toute sa vie, devient le support privilégié de ses recherches sur la dissolution des formes vers 1894-1895. Ceux-ci s’opposent aux derniers portraits de Julie et aux grands formats de 1891 où le rôle du dessin est essentiel.

Par cette exposition, Marianne Mathieu, commissaire, tend à montrer l’importance de Berthe Morisot dans le milieu impressionnisme. « Elle sut mieux qu’aucun autre faire le lien entre la ligne de Renoir et la dissolution des formes de Monet ».