Le portrait à Vienne 1900

La National Gallery interroge la pratique du portrait à Vienne entre 1867 et 1918 et convie les tenants de l’avant-garde : Schiele, Klimt et Kokoschka.

Au tournant du XXe siècle, Vienne est alors la capitale de l’Empire Austro-hongrois, un des pays les puissants et les plus riches d’Europe ; un carrefour cosmopolite où se croisent artistes et intellectuels. Ville en plein essor économique et urbanistique, Vienne voit se développer une nouvelle classe bourgeoise qui constitue la clientèle des artistes d’avant-garde. Les peintres les plus emblématiques de la fin de siècle : Oskar Kokoschka, Egon Schiele, et bien sûr Gustav Klimt immortalisent alors leurs commanditaires dans des portraits d’une grande modernité. A travers une sélection d’œuvres de ces hérauts de l’avant-garde, mais aussi des pièces d’artistes moins connus comme la peintre Broncia Koller, l’exposition de la National Gallery interroge les portraits produits à cette époque comme miroir d’une société en proie à de profondes transformations sociologiques et économiques. L’exposition met en exergue l’affirmation de modèles et de canons nouveaux, et explique comment le portrait passe alors de l’exaltation narcissique à une dimension plus symbolique et introspective. Elle démontre également dans quelle mesure ces visages angoissés et la sensation de malaise qui sourd de ces tableaux traduisent la pénétration des théories freudiennes dans la société.