Un jour, j'achetai une momie... Émile Guimet et l'Égypte antique

Lorsqu’en 1865, Emile Guimet (1836-1918), fils d’un industriel lyonnais, entreprend un voyage en Egypte, il se fascina pour l’archéologie, la philosophie et la religion d’abord de l’Antiquité égyptienne puis, à force de recherches, des civilisations orientales.

Aujourd’hui, son nom est célèbre pour les musées parisiens et lyonnais éponymes ; le musée des beaux-arts de Lyon retrace la vie de ce collectionneur atypique. L’exposition présente en grande partie les antiquités égyptiennes qu’Emile Guimet a acquis durant plus de 50 ans auprès d’antiquaires et d’égyptologues : sarcophages, figurines funéraires, papyrus, amulettes, objets quotidiens et d’offrande… « Un jour j’achetai une momie : quelle joie ! Puis une autre. Pour gagner mon lit j’étais obligé d’enjamber les cadavres. Je changeai de chambre ».

Réellement passionné, Emile Guimet lit tous les ouvrages, pourtant rares à l’époque, traitant d’égyptologie. « Alors se dressa devant moi cette formidable histoire de l’Egypte, avec ses croyances compliquées, sa religion intense, sa philosophie grandiose, ses superstitions mesquines, sa morale pure ». Il devient précurseur dans le financement de fouilles archéologiques, notamment dans la nécropole romaine d’Antinoë sur les bords du Nil.

Puis le collectionneur lyonnais compare la civilisation égyptienne aux autres civilisations anciennes d’Orient. Il voyage en Asie où il acquiert des centaines d’objets. Sa collection s’étend ensuite aux objets d’Océanie, d’Afrique et d’Amérique. De sa collection monumentale devenue éclectique, Emile Guimet en fait d’abord un musée à Lyon en 1879, puis à Paris en 1889 et un troisième à nouveau dans sa ville natale en 1913.

L’exposition du musée des beaux-arts de Lyon présente 350 objets montrant la démarche exceptionnelle de ce collectionneur insatiable et visionnaire. En majorité issue des collections égyptiennes d’Emile Guimet, l’exposition consacre une section à sa collection d’antiquité gréco-romaines et proche-orientales. Le commissariat de l’exposition est assuré par Geneviève Galliano, conservatrice en chef du patrimoine au musée des beaux-arts de Lyon, et Véronique Gay, attachée de conservation du patrimoine au musée des beaux-arts de Lyon.