28 mar. - 28 juin. 2012
Paris
Musée national des arts asiatiques – Guimet
Rochers de lettrés, itinéraires de l’art en Chine
Grâce à des prêts exceptionnels venus de Chine et des Etats-Unis, l’exposition explore la place des rochers dans l’univers des lettrés chinois, ces gentilshommes à la fois fonctionnaires, peintres, poètes et calligraphes.
Les premiers rochers assimilés à des montagnes furent ceux que l’on posa dans un bassin pour symboliser les îles des immortels dans l’espoir que, par la magie sympathique des ressemblances, ceux-ci viendraient y résider. Ces « os de la montagne » ou encore « racines de nuages », furent également l’ornement premier du jardin, dans un espace conçu et réalisé pour représenter l’univers en miniature. Puis, l’habitude se répandit sous les Tang (581-618) de faire entrer ces « montagnes » dans le studio, en y plaçant des pierres dont la forme, la couleur, la texture évoquaient de façon irrésistible telle montagne, tel paysage, tel chemin caverneux, porte de toutes les rêveries. Leurs liens secrets avec les transformations de la terre, le poids de souffle de vie dont on les savait chargés selon les conceptions de la cosmologie chinoise, en faisaient des concentrés d’énergies solidifiées.
Pour les fonctionnaires chinois, formés à l’étude de la poésie, de l’histoire et de la littérature, l’usage et le choix du pinceau et des accessoires firent très tôt l’objet d’un soin particulier. L’exposition met en valeur ces outils de travail, qui répondaient à des critères esthétiques précis, et présentaient pour certains d’entre eux un lien direct (ou indirect) avec le monde de la nature. Ainsi, la pierre à encre qui permet de broyer le bâton d’encre fut le premier « rocher » de lettré.
Les rochers furent aussi le sujet des peintures de ces gentilshommes, sorte d’hymne discret et passionné aux merveilles de la nature. Car selon la pensée chinoise, il s’agit de trouver un accord harmonieux avec la nature, dont l’homme fait partie au même-titre que les animaux, les végétaux et les minéraux. De grands poètes comme Bo Juyi, Mi Fu ou encore Su Dongpo, chantèrent également leurs louanges.
Les créations de Liu Dan et Zeng Xiaojun côtoient, dans un esprit plus contemporain, les œuvres classiques. Ces artistes chinois portent en eux « l’esprit lettré », qu’ils ont su adapter. Ainsi, la plupart des pierres, objets de lettrés et du mobilier présentés, proviennent de la collection personnelle de Zeng Xiaojun, tandis que les portraits de rochers de Liu Dan, d’une extrême précision, semblent trouver leur origine dans l’étroite relation unissant le peintre avec certaines de ces pierres. Le commissariat est assuré par Catherine Delacour.
- Informations pratiques
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MUSÉE NATIONAL DES ARTS ASIATIQUES – GUIMET
6, place d'Iéna
Paris 75016
Ile-de-France
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- SITE WEB
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