Nicolas Colombel (1644-1717) : L'idéal et la grâce

Probablement formé dans l’atelier de Pierre de Sève, seul artiste français de sa génération à avoir rencontré le succès en Italie où il débuta sa carrière, membre de l’Académie royale de Peinture et de Sculpture de Paris, Nicolas Colombel (1644 – 1717) et son œuvre sont pourtant restés longtemps méconnus. Il faut dire que l’histoire de l’art s’est longtemps limitée à ne voir dans Colombel qu’un simple émule de Nicolas Poussin. C’est donc dans une volonté de redécouverte et de réhabilitation que le Musée des beaux-arts de Rouen consacre aujourd’hui la première exposition monographique dédié à ce peintre du Grand Siècle.

Longtemps négligée, l’œuvre du peintre a été considérablement dispersée au fil des siècles et des ventes. Un grand nombre de toiles de Colombel n’ont été retrouvées que récemment, et leur rareté en ont fait des pièces très recherchées et appréciées des collectionneurs. Grâce à de nombreux prêts exceptionnels, l’exposition rassemble cependant plus de la moitié des œuvres connues de l’artiste.

Conçu par Diederik Bakhuÿs et Karen Chastagnol, l’exposition s’organise autour des deux grandes périodes de la carrière de Colombel. Les premières œuvres réalisées durant le séjour romain se distinguent par un classicisme rigoureux et un style marqué par l’esthétisme de Nicolas Poussin, ainsi que par des références aux travaux du Dominiquin ou de Philippe de Champaigne.

Le retour à Paris vers 1693 marque un tournant dans la carrière de Colombel. Influencé par Pierre Mignard, alors directeur de l’Académie royale, Colombel se spécialise dans le genre du portrait mythologique, continuant néanmoins à produire des compositions religieuses ou historiques. Sa compréhension de l’œuvre des élèves des Carrache, et sa capacité à l’adapter - pour répondre aux attentes du public français – dans des compositions mythologiques caractérisées par des coloris clairs et une ligne épurée lui assureront une reconnaissance qu’il conservera jusqu’à sa mort.